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Connaître son environnement marin et ses écosystèmes! Telle est la devise d'une nouvelle collaboration entre l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l'Organisation des Nations Unies et Mundus maris. La FAO a confié à Mundus maris l'appui à la mise en œuvre des activités de communication pour promouvoir l'utilisation durable des écosystèmes marins dans deux pays pilotes en Afrique occidentale (le Sénégal et la Gambie). La lettre d'entente définissant les services convenus est établie dans le cadre du projet AEP Nansen "Renforcement de la base de connaissances et mise en œuvre d'une approche écosystémique des pêches maritimes dans les pays en développement" (GCP/INT/003/NOR). Cet accord est entré en vigueur le 21 Juillet 2011 et comporte quatre parties: (1) une évaluation des besoins, (2) une stratégie visant à définir les activités pilotes, (3) la mise en œuvre des activités pilotes et (4) l'analyse et la présentation des expériences et les résultats.

Dans le cadre de l'évaluation des besoins, nous avons interrogé les enseignants et les intervenants dans les zones côtières au Sénégal et en Gambie pour en savoir plus sur l'enseignement pratiqué sur les écosystèmes marins, quelles sont les méthodes d'enseignement utilisées à la fois - «traditionnelle» et «moderne». Nous avons également examiné d'autres moyens de communication que des gens de différents groupes d'âge utilisent pour s'informer et communiquer. Le but de cette étude pilote est de savoir, quels sont les besoins de communication des enfants, en particulier dans les zones côtières des deux pays, pour en apprendre davantage sur les écosystèmes marins à leur porte. Cette étude devrait conduire à développer des activités dans ce sens.
 
Comme d'habitude, nous allons construire sur ce qui existe déjà et s'efforcera de coopérer. Il ya un bon nombre de ressources fiables que nous pouvons mettre à profit et en faire bon usage. Mentionnons simplement mentionner quelques-unes.
 

 

Que savons-nous sur les écosystèmes marins au Sénégal, la Gambie et les autres pays dans le NO de l'Afrique? La recherche patiente au fil des décennies a permis de reconstituer des informations utiles tant qualitatives que quantitatives, même s'il y a encore de grands trous dans notre connaissance et notre compréhension. Prenant le Sénégal comme un exemple, le graphique montre les hauts et récemment plus de bas des débarquements marins comme ils ont été reconstruits par le Sea Around Us Project dirigé par Daniel Pauly. Cette reconstruction est basée sur les statistiques officielles des prises et des corrections appliquées en fonction des sources indépendantes et de la triangulation des données.

FishBase, l'archive mondial du web sur tous les poissons fournit des listes d'espèces par pays. Derrière chaque nom est une fiche d'information sur les caractéristiques clés de l'espèce, sa répartition, la croissance, de la nourriture, une photo et bien plus encore. Il ya bien d'autres façons d'extraire des informations utiles à partir de cet immense réservoir de connaissances en fonction des besoins d'un chacun. Des clés d'identification aident à mettre un nom à une espèce inconnue et un quizz de poisson est particulièrement aimé par les enfants. SealifeBase travaille à l'élaboration de telles informations pour toutes les espèces de poissons non-dans les océans.

Le processus continu de changement dans les stratégies de pêche, y compris la montée de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN), les marchés et d'autres facteurs de changement (construction sur le littoral, l'érosion, la pollution, le climat, les aires marines protégées et autres mesures de protection ...) ont un impact sur le fonctionnement et la productivité des écosystèmes, même si la capacité est insuffisante pour suivre chacun d'eux de façon systématique. La composition des débarquements reflète ces changements. Beaucoup d'espèces de haute valeur commerçante de l'écosystème sont pleinement exploitées ou surexploitées et sont devenues plus rares dans les débarquements. Ceci a désormais également les impacts sur les revenus des pêcheurs et des hommes et des femmes actifs dans le secteur après-récolte (manutention, transformation et commercialisation du poisson), même si nous savons que des écosystèmes sains peuvent produire plus sur une base durable.

 

Donc, nous avons interrogé des enseignants et des directeurs des 22 écoles primaires et 13 écoles secondaires au Sénégal et en Gambie au mois d'août 2011. Ces écoles étaient dans les villes côtières de pêcheurs de Saint-Louis, Kayar, Hann, Mbour et Ziguinchor au Sénégal et à Brufut, Tanji et Gunjur en Gambie. Ces écoles, toute catégorie confondue, ont plus de 20.000 élèves. Nous avons également demandé de nombreux autres intervenants dans les collectivités pour en savoir plus de leurs opinions et leurs expériences.

Il ya déjà quelques expériences intéressantes passées dans certains des villages ayant dirigé des projets scolaires envers des problèmes environnementaux locaux comme c'est ici illustré par un exemple de l'école Keur Khadim à Hann.

Le projet consistait par l'enseignement en classe (par exemple, comme montré ici en relation avec différents temps de recyclage de divers types de déchets et combien de temps ils peuvent rester en polluant l'environnement côtier et marin.

 

Cet enseignement a été combiné avec succès avec des excursions et du théâtre autour de thèmes choisis par les élèves eux-mêmes. De l'enquête auprès des écoles, il est apparu, cependant, que l'introduction à la connaissance de l'écosystème marin est généralement limitée à des projets spéciaux et ne fait pas partie du programme standard.

Il est apparu également que de nombreuses écoles ont des classes surchargées et peu de moyens pour soutenir l'enseignement. En conséquence, tous les enfants ne terminent leurs études avec succès. Dans certaines villes, des ONG, des ministères et d'autres acteurs soutenant la sensibilisation à l'environnement, la conservation et la reconstruction de la nature ont aussi des activités de sensibilisation dans les écoles et le public au large, mais ce n'est pas généralisé.

Le besoin de supports visuels et didactiques est sorti vivement parmi l'ensemble des besoins par rapport à accroître la sensibilisation et les connaissances sur les écosystèmes marins. Les enseignants aimeraient disposer de films, d'affiches, et d'autres moyens car ils ont noté de meilleurs résultats d'apprentissage, chaque fois que ceux-ci étaient disponibles.

Les transmissions radio d'un certain nombre de stations fonctionnent maintenant à des niveaux locaux et nationaux et sont déjà utilisées par de nombreuses ONG pour acheminer leurs messages à l'appui de zones marines protégées et d'autres questions. La culture traditionnelle au Sénégal et en Gambie continue à jouer un rôle important dans l'apprentissage et la communication. Parmi les expressions culturelles, le théâtre et les crieurs de marché (griots), la danse et les compétitions sportives sont les plus importants.

 

Heureusement, le Programme régional sur l'éducation environnementale en Afrique de l'Ouest soutenu par l'UICN, le WWF, la FIBA, la Sous-Commission Régionale des Pêches (CSRP) et Wetlands International a très récemment publié un excellent cahier de connaissances sur les milieux marins et côtiers de la sous-région. Cela devrait être un élément important dans les efforts de répondre aux besoins de communication des enseignants, des enfants et d'autres personnes intéressées. Ce cahier existe déjà en trois langues: en anglais, en français et en portugais.

Les ONG internationales travaillent activement à la protection de l'environnement marin et fournissent quelques ressources Internet utiles. La FAO a publié un rapport technique sur les aires marines protégées (AMP) existantes dans les pays en développement et leur gouvernance (y compris des études de cas en Afrique de l'Ouest)(en anglais).

Ensuite, d'une façon générique, la FAO donne les directives sur la façon de mettre en œuvre le Code de conduite pour une pêche responsable, dont l'application demeure un défi.

Nous espérons être en mesure sous peu de proposer la suite au travers de certaines activités pratiques lorsque les écoles ont entamé la nouvelle année scolaire.


Sur un total de 35 écoles au Sénégal et en Gambie (15 primaires et 11 écoles secondaires au Sénégal et 7 primaires et 2 écoles secondaires en Gambie), qui ont participé à l'enquête d'évaluation des besoins, neuf ont confirmé leur intérêt à participer à des activités pilotes.

Les préparatifs des activités pilotes sont en plein essor, en impliquant activement des partenaires locaux.

Au Sénégal, l'Union des Volontaires de l'Education Relative à l'Environnement (UNI.V.ERE) est une ONG qui travaille sur la promotion des questions environnementales dans le programme scolaire national. Deux membres fondateurs sont Gora Kane, inspecteur système scolaire retraité et Président de UNI.V.ERE, et Seydou Sow, le directeur général de "Nouvelles Editions Africaines du Sénégal".

Ils ont déjà développé un outil technique et pédagogique pour soutenir le travail des enseignants sur les thèmes environnementaux. Ce guide pédagogique a été préparé dans le cadre du projet régional de l'UICN sur l'éducation environnementale (PREE) et aidera à utiliser le cahier des connaissances de l'UICN "A la découverte de l'environnement côtier et marin en Afrique de l'Ouest" de manière efficace dans les écoles. Les deux leaders de l'UNI.V.ERE sont naturellement désireux de voir certains essais pratiques effectués en utilisant les matériaux pédagogiques existants et en préparation par ce projet mis en ouevre par Mundus maris. Ayant ces partenaires expérimentés qui s'engagent dans les activités pilotes sera une gage pour soutenir la qualité tout le longue de la conception, de la réalisation et de l'évaluation. La version originale française de l'aide à l'enseignement peut être consultée ici. L'utilisation à but non lucratif et en particulier l'éducation est autorisée tant que la source soit clairement indiquée. Le guide de l'enseignant ne forme pas formellement partie de la valise pédagogique des activités EAF Nansen, mais pourrait être d'un intérêt général.

 

En Gambie, Stay Green Foundation (SGF) est une ONG reconnue, particulièrement active dans la protection de l'environnement sur la rive nord du pays. La SGF est dirigée par Baboucarr Mbye, qui a une vaste expérience dans la formation des formateurs sur les questions environnementales combinée avec les questions du genre et des préoccupations d'équité sociale plus larges. La SGF est une collaboratrice régulière de l'UICN et a à son tour, certains enseignants féminins travaillant plus particulièrement dans la zone côtière entre Banjul et Gunjur, notamment Thérèse Jatta et Fatou Duti Jatta.

Le directeur de l'école primaire de Serekunda, Bolong Turay, a déjà les mains pleines avec la gestion de son école avec quelques 4000 élèves, bien gérée. Tout de même, il s'est félicité du concept des activités pilotes et a indiqué sa volonté d'accueillir des ateliers préparatoires et d'évaluation pour appuyer les activités pilotes d'enseignement sur l'environnement envisagées pendant le premier trimestre de 2012.

La période de décembre 2011 et janvier 2012 est mise à profit pour rassembler les éléments constitutifs des valises pédagogiques de soutien aux enseignants, composées de

  • Notes d'orientation pour tester le matériel didactique,
  • Du Cahier des connaissances de l'UICN «A la découverte de l'environnement côtier et marin en Afrique de l'Ouest» pour l'information générale,

  • Une fiche d'idées avec des suggestions pour les enseignants de façon à mettre en place des modules d'enseignement autour de ce que sont des écosystèmes marins et côtiers et comment les utiliser de manière durable,

  • Notes supplémentaires directrices et des aides visuelles (plusieurs affiches, règles de poissons) qui ont été développées en réponse aux demandes des enseignants interrogés au cours de la phase d'évaluation des besoins,

  • D'autres matériels pédagogiques génériques,

  • Fiches de suivi et d'évaluation pour les enseignants et les inspecteurs scolaires de recueillir des expériences sur les activités pilotes et comment les aides à l'enseignement peuvent être encore améliorées dans le futur.

Les règles de poissons ne sont pas entièrement nouvelles pour la région. Birane Samb, à l'époque un chercheur au Centre de recherche océanographique de Dakar Thiaroye (C.R.O.D.T.) et partenaire dans la collaboration de recherche internationale INCOFISH sur «La conciliation des pressions multiples sur les zones côtières", en avait déjà préparé un il y a quelques années. La règle de poisson montre l'image d'espèces de poissons importantes, qui sont déjà surexploitées et indique la taille minimale à laquelle les poissons s'être reproduits. Si seuls des spécimens plus grands sont pris, la population devrait être à l'abri de l'effondrement, même être capable de se reconstituer et de maintenir une pêche productive. Le projet de recherche a réalisé une application sur son site Internet afin d'aider toute personne intéressée à développer de telles règles de poissons pour leur pays ou d'une partie de la mer. ElIes ont récemment été promues par exemple en Allemagne par l'agence de protection des consommateurs à Hambourg et au Pérou par le biais d'une collaboration entre l'IMARPE, l'Institut national de recherche maritime et Mundus maris.

L'expérience, depuis la première exploration des règles de poissons, quelques leçons ont été apprises. Les pionniers ont utilisé la définition scientifique rigoureuse de la «longueur à la première maturité» ce qui signifie que la taille à laquelle 50% de la population se sont reproduits (ce qui signifie, l'autre moitié ne l'a pas encore fait). Comme la surpêche se poursuit et de plus en plus de populations de poissons ne sont plus économiquement viables, les scientifiques proposent maintenant une longueur minimale à laquelle 90 ou 100% des individus dans une population de poissons se sont reproduits au moins une fois. Si cela était généralement appliqué, les stocks ne s'effondraient plus à cause de la surpêche et le poids total produit pour la consommation humaine serait automatiquement plus élevé (une plus grande taille = plus de poisson à manger). En d'autres termes, ce serait une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties concernées, non seulement pour les pêcheurs eux-mêmes.


participants01Le premier atelier de deux jours avec deux enseignants de chacune des écoles participantes au Sénégal a été convoqué pour le 17/18 Février 2012 au CEM de Hann-Pêcheurs.

 

Gora Kane a guidé l'atelier comme personne-ressource de l'organisation partenaire locale, UNI.V.ERE, en collaboration avec Aliou Sall, le coordonnateur local de Mundus maris. L'objectif était de présenter et discuter de façon critique l'ensemble des supports pédagogiques, de mettre en place un calendrier pour tester des modules d'enseignement pilotes et de s'entendre sur le suivie et d'évaluation.

L'atelier a débuté avec des explications introductives sur les concepts écosystémiques suivie d'une séance sur les approches pédagogiques et d'introduction des outils disponibles dans la valise pédagogique du projet.

 

Une grande partie des travaux d'évaluation initiale portant  sur les outils d'enseignement a été réalisée dans des séances de travail de groupe. La galerie de photos ci-dessous reprend certaines des moments intenses de l'analyse critique.

Le mouvement de grève dans les écoles sénégalaises de nombreux cours de cette année scolaire et le mouvement social dans la perspective des élections présidentielles (second tour le 25 Mars 2012) ont ralenti les travaux d'essai réelle à la suite de l'atelier initial. Au lieu de la finalisation de ces premiers essais fin Mars 2012, ils sont maintenant reportée à la fin Avril terminé 2012.

 

Démonstration de la règle de poisson pour le SénégalAliou Sall sélectionne des aides visuelles pour l'enseignementTravail en groupe pour analyser les outils de l'enseignement - enseignants de CayarTravail en groupe pour analyser les outils pour l'enseignement - enseignants de CayarTravail de groupe pour analyser les outils pour l'enseignement - enseignants de HannTravail de groupe pour analyser les outils pour l'enseignement - enseignants de HannTravaux en coursTravaux en coursTravaux en courshannmeasures.jpgkhadimeaf01.jpg
 
 

Un atelier avec les collègues de la FAO fera le point sur les expériences à ce jour (début avril 2012) sur la base de l'évaluation initiale des besoins, de la stratégie de communication proposée et du rapport sur l'atelier avec les enseignants au Sénégal. Il faut préparer le terrain pour le deuxième atelier de deux jours avec les enseignants dans les quatre écoles participantes en Gambie, qui devrait avoir lieu dans la seconde moitié d'avril 2012. De cette façon, les expériences antérieures seront déjà intégrées dans la version anglaise de la validse pédagogique et de l'atelier lui-même.

  • Entre avril et mai 2012, toutes les activités test devrait avoir été effectuées dans les écoles participantes, ceci avec un suivi attentif. Des fiches de suivi et l'évaluation (S & E) seront utilisées pour recueillir l'expérience de l'utilisation des outils pédagogiques dans les situations réelles de vie scolaire. Le S & E sont particulièrement importantes pour tirer des enseignements pour une utilisation future et des mises à jour possibles des aides pédagogiques et de leur déploiement éventuel à plus grande échelle.

  • Entre début et fin mai 2012 un atelier sera organisé dans chaque pays afin d'examiner ensembles l'expérience et analyser les leçons pour l'avenir. Les participants seront les mêmes que dans le premier atelier.

  • L'expérience collective sera documentée par Mundus maris en juin 2012 et validée par les participants en vue de la présentation des résultats et des perspectives futures au projet AEP Nansen de la FAO.

Mundus maris encouragera également l'utilisation des ressources publiques, qui peuvent être consultées via Internet. Nous promouvons particulièrement l'utilisation de l'archive mondial sur tous les poissons - FishBase. Un quizz de poissons et d'autres applications seront prochainement disponibles via gsm, plus largement diffusés que des ordinateurs connectés à Internet.

M. Mane Jacques Diouf, un agent de projet dans le bureau de la FAO au Sénégal, suit l'exercice sur place pour assurer une bonne connexion locale entre la FAO et les activités pilotes. La photo montre M. Diouf dans son bureau avec quelques-uns des outils pédagogiques sous le regard du coordinateur local, Aliou Sall.


Atelier à la FAO à Rome

 

Sur l'invitation de la FAO et son projet Nansen axé sur l'approche écosystémique aux pêches, un atelier a été organisé au siège de la FAO à Rome le 2 Avril 2012. Le but de l'atelier était d'évaluer l'état d'avancement des activités pilotes mises en œuvre par Mundus maris afin de promouvoir l'approche écosystémique aux pêches d'une façon participative dans des écoles primaires et secondaires au Sénégal et en Gambie.

L'atelier a débuté avec une présentation générale du Dr Kwame Koranteng, coordonnateur du projet EAP Nansen, qui a informé les participants sur les objectifs et les réalisations du projet Nansen et a souligné en particulier la façon dont l'approche écosystémique aux pêches est passée d'une orientation conceptionnelle plus écologique vers une approche holistique de la gestion des pêches. Tout court on peut dire que l''approche écosystémique aux pêches s'efforce à intégrer la compréhension des écosystèmes marins avec des dimensions sociales, économiques et de gouvernance des interactions humaines avec les écosystèmes. Une publication de la FAO a fourni une excellente vue d'ensemble des différents aspects du concept et des expériences avec sa mise en œuvre. Cliquez ici pour obtenir votre copie.

Riccardo Del Castello est un spécialiste de la communication dans la Direction de la recherche et de vulgarisation (OEKR) de la FAO et en charge de superviser les étapes de mise en œuvre par Mundus maris, en particulier en ce qui concerne l'élaboration et l'essai d'une stratégie de communication et des outils pédagogiques. Riccardo a rappelé les termes de la lettre d'entente (LOA) et résumée le cadre dans lequel la collaboration a lieu.

Cornelia E Nauen a ensuite été invitée à présenter le travail effectué jusqu'ici dans la mise en œuvre de la LOA, qui était entrée en vigueur le 21 Juillet 2011.

Dès le début de la LOA des assistants de recherche et des personnes ressources (inspecteurs scolaires ou directeurs d'écoles) ont été embauchés par Aliou Sall, le coordonnateur local des activités pilotes, afin de procéder sans délai à l'enquête visant la recolte d'informations sur les besoins en communication auprès des écoles dans les zones côtières et les villages de pêche au Sénégal et en Gambie qui sont déjà décrits dans les pages précédentes. Parmi les besoins évoqués figurait régulièrement le soutien aux enseignants sur les contenus, les méthodologies et des aides visuelles pour l'enseignement. Il parait qu'allier des approches modernes et traditionnelles de l'enseignement tout en tenant compte de la culture locale semble le plus efficace pour répondre aux besoins identifiés.

Sur les 35 écoles participantes dans le travail d'enquête de l'évaluation des besoins, neuf ont accepté de s'impliquer dans les activités pilotes afin de conseiller sur les expériences avec les aides pédagogiques et de les tester pour apprendre quelques leçons sur ce que sont les approches et outils les plus utiles et efficaces pour promouvoir l'approche écosystémique à la pêche.

Les activités pilotes se produisent à un moment opportun, lorsque le projet PREE de l'UICN mandaté à aider les ministères d'éducation dans les sept pays de la Sous-Commission Régionale des Pêches (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Cap-Vert, Guinée Bissau, Guinée et Sierra Leone) à introduire l'enseignement de l'environnement dans le cursus ordinaire. Dans ce contexte, l'UICN a mis au point le Cahier des connaissances sur les écosystèmes marins et côtiers dans la région. Les partenaires locaux de l'UICN, au Sénégal et en Gambie, respectivement UNI.V.ERE et la Stay Green Foundation (SGF), collaborent aussi avec Mundus maris dans les activités pilotes de la FAO / EAP Nansen.

 

Les matériaux dans la valise pédagogique élaborée en réponse aux besoins identifiés a été introduite lors de l'atelier avec les enseignants d'abord au Sénégal, du 17 au 18 février 2012. Les enseignants ont saisi l'occasion de partager leur appréciation à ce sujet et ont déjà fait part de quelques observations initiales pour apporter des améliorations. Un coordonnateur a été choisi dans chacune des deux villes au Sénégal qui a pris sur lui de s'assurer que les enseignants et les écoles continuent à échanger au cours de la mise en œuvre de la phase de test. Ils ont entre-temps proposé un certain nombre de modules d'enseignement spécifiques, suivis de pièces de théâtre pour faire passer le message de l'AEP et en particulier de ne pas pêcher des poissons bébé. Ils portent ce message au-delà de l'école faisant usage de la règle du poisson.

Les participants ont dédié l'ensemble de l'après-midi à discuter sur la façon à rendre le prochain atelier de formation des enseignants en Gambie le plus util possible et d'enrichir la valise pédagogique en conséquence. Cinq messages clés de l'approche écosystémique à la pêche sont considérés comme essentiels pour les messages éducatifs et adaptables à des situations scolaires primaires et secondaires:

  • maintenir intégrité de l'écosystème (les espèces de poisson n'existent qu'en interaction les uns avec les autres)
  • l'approche de précaution à la pêche et toute autre utilisation des écosystèmes marins et côtiers tout en respectant les règles
  • assurer une large participation des différents acteurs sociaux
  • la promotion de l'intégration sectorielle et à la sauvegarde des moyens de subsistance ainsi que
  • l'investissement dans la recherche et la connaissance.

 

La valise pédagogique doit alors contenir:

  • la fiche pour l'utilisation de la valise


Des matériaux, tels que

  • l'affiche avec la cannette pour indiquer la taille minimum à laquelle on peut pêcher les poissons adultes
  • l'affiche sur les effets de la pêche maritime vers le bas des écosystèmes
  • la règle du poisson
  • l'affiche sur l'écosystème en Gambie
  • l'affiche et le flyer AEP Nansen
  • du matériel didactique générique
  • des fiches de suivi et d'évaluation


Des matériaux de référence

  • Le cahier des connaissances sur les écosystèmes marins et côtiers de l'UICN
  • Le manuel de formation de la SGF
  • Mettre en pratique l'approche écosystémique des pêches de la FAO
  • Le dépliant d'AEP Nansen.


Le calendrier d'exécution a été mis à jour pour la période restante des activités pilotes. Le résultat attendu est une appréciation solide quant aux approches et outils qui fonctionnent le mieux seuls ou en combinaison et ce qui peut encore être améliorée de manière à explorer les possibilités de déploiement à grande échelle.


par Abibou DIOP, Principal du CEM de Cayar

 

Dans le cadre de ses activités d’information et de formation de ses membres, tous élèves au CEM de Cayar, le club Mundus Maris a tenu sa première activité artistique et pédagogique durant le weekend du 14 avril et en la journée du 16 avril avec au programme un atelier de peinture supervisé par le responsable artistique du club Ababacar NDOYE, Artiste Peintre Plasticien, qui a longtemps apporté son soutien à la structure. Le thème retenu pour cet atelier est la surpêche. Un exposé préliminaire a été tenu par Mr Oumar GADIO, surveillant de l’école, qui a participé au séminaire du projet Mundus Maris / FAO EAF NANSEN pour l’intégration de l’éducation à la protection de l’environnement dans le programme scolaire du cycle moyen. Plus de 40 élèves ont assisté à l’exposé qui portait aussi sur l’utilisation de la règle à poisson de manière pratique.

Cette règle est une des composantes de la Valise Pédagogique, un ensemble d’intrants pédagogiques en expérimentation. Elle sert pour doter en support pédagogique les intervenants dans le cadre de l’enseignement à la Protection de l’Environnement Marin.

 

Le samedi 14 avril 2012 les jeunes artistes en herbe ont rejoint à partir de 15 heures l’Atelier de travail de l’Artiste peintre Ababacar NDOYE Badou, qui a supervisé une première phase du travail de la troupe de 8 filles et de 12 garçons. Les élèves ont ébauché chacun un tableau sur la thématique du jour.

Ce qui fut une vraie partie de plaisir c’est la randonnée au quai de pêche pour la mise en application de la règle à poisson et des séances d’explication sur les bonnes pratiques de pêche avec insistance sur les espèces matures et propres à la consommation identifiées à partir des mensurations faites par la règle à poisson sur les dimensions de longueur et de largeur. Diverses espèces ont été passées à la règle et les élèves devaient décerner des certificats de propreté à la capture et à la consommation selon les mesures établies pour les différentes espèces rencontrées dans l’échantillonnage. Les élèves ont tenus de petites séances d’explication aux exploitants du poisson, les mareyeurs, vendeurs et convoyeurs.

Ce qui fut cocasse, c’est un Monsieur et une dame qui, prenant les jeunes visiteurs du quai de pêche pour des gens de grande influence auprès des autorités politiques, n’ont pas manqué de demander à ce que leurs plaintes comme la disparition des sardinelles, qui leur proviennent maintenant de la Mauritanie à un prix d’or, soient portées auprès du Président de la République ou de son Ministre.

 

La petite troupe a pris un bon plaisir à expliquer de temps à autre aux gens rencontrés sur le quai de pêche l’importance de la règle à poissson, à attester de la légalité de la capture ou pas selon les normes prescrites sur la règle de poisson.

Le Poster de la canette avec son slogan « Petit poisson deviendra grand si on le laisse vivre » a été utilisé aussi par les membres du club Mundus Maris. Cela a servi de support pour les explications au public qui a semblé bien apprécier notre visite.

Il est à noter qu’au moment où se tient cette activité, les pêcheurs de Cayar menacent de monter une Opération Commando punitive contre les bateaux de pêche, qui opèrent au large.

 

Le récit de cette randonnée pédagogique sera ultérieurement illustré par d'autres photos prise à l’occasion.

Entretemps, un suivi supplémentaire du travail en cours a été menée en collaboration avec le coordonnateur, Aliou Sall. En particulier, un examen intermédiaire a été effectuée pour voir comment les cinq principes clés de l'approche écosystémique Nansen ont été pris en compte dans les essais en direct dans l'environnement scolaire. Ils sont les suivants:

  • maintenir intégrité de l'écosystème (les espèces de poisson n'existent qu'en interaction les uns avec les autres)
  • l'approche de précaution à la pêche et toute autre utilisation des écosystèmes marins et côtiers tout en respectant les règles
  • assurer une large participation des différents acteurs sociaux
  • la promotion de l'intégration sectorielle et à la sauvegarde des moyens de subsistance ainsi que
  • l'investissement dans la recherche et la connaissance.


Ces principes ont été repris et étoffés dans les modules d'enseignement réels à l'école.

Des techniques de visualisation ont été utilisées pour favoriser la compréhension des élèves. Celles-ci ont été examinés au cours de la séance de suivi entre les enseignants et le coordonnateur et ont été développé d'une manière étape-par-étape.

Les tests sont aussi ont intégré aussi des consultations avec des experts externes, tels que les personnes responsables de l'institut de recherche halieutique à Dakar, le directeur de l'aire marine protégée et d'autres.

Des exercices avec la règle de poissons étaient d'ailleurs une excellente occasion de s'engager avec les mareyeurs et mareyeuses locaux et d'autres professionnels.

Les conversations avec de vieux pêcheurs ont témoigné la vitesse de la dégradation de l'environnement dans les dernières années et ses effets négatifs sur les conditions sociales et économiques des pêcheurs.

Pour les jeunes enfants - voici un photo lors de la récréation à l'école - ceci pose un risque particulier. Contrairement au passé, l'avenir pour beaucoup ne pourra peut-être pas figurer principalement dans la pêche et les activités post-récolte, mais dans d'autres domaines.

On peut espérer que l'école et d'autres possibilités d'apprentissage leur offriront des voies intéressantes afin de gagner une place dans la vie adulte et qui est compatible avec la reconstruction des écosystèmes marins dégradés et la diversification des activités économiques - à l'intérieur et l'extérieur d'une pêcherie bien gérée.


Déroulement, moments forts et résultats enregistrés

 

L'atelier s’est tenu du 28 au 29 février 2012 à l’école primaire de Serrekunda « Serrekunda Lower Basic School ». On a enregistré la participation de 8 enseignants venant des quatre établissements suivants: Gunjur Lower Basic School (2); Gunjur Upper Basic School (2); Immaculate Lower Basic School (2) and Tanji Lower Basic School (2). En plus de ces quatre établissements impliqués depuis la phase d’évaluation des besoins (“Needs assessment phase”), l’école primaire de Serrekunda a été aussi représentée par deux enseignants.

En plus des enseignants considérés comme les principaux bénéficiaires de ce projet, des autres personnes suivantes ont participé: (i) le Représentant de la FAO en Gambie, M. Babagana Ahmadu, qui a procédé à l’ouverture officielle (ii) Monsieur le Directeur national des pêches de la Gambie, Nfamara Dampha (iii) le Point focal du Projet Nansen en Gambie, Ousmane Job, (iv) la Représentante du siège de la FAO, Silvia San Marco, (v) le Représentant de Mundus maris en même temps coordonnateur du projet pour la Gambie et le Sénégal, Aliou Sall, et enfin (vi) les deux inspecteurs identifiés pour assister les enseignants pour le test et l’exploitation des outils proposés – une fois validés – dans le curriculum officiel, MM. Njayy et Kemo Jallow.

 

L'atelier s’est déroulé tel que prévu par l’agenda, une fois que celui-ci, présenté sur power point, a été validé par l’ensemble des participants (voir Agenda ci-joint). Toutefois, à la demande du directeur de l’école de Serrekunda, qui a assuré l’accueil de l'atelier et qui avait tenu à nous faire une surprise, les participants ont eu droit à une présentation d’un sketch préparé par la troupe de l’école de Serrekunda.

Suite à l’ouverture officielle, les objectifs et les attentes du séminaire ont été présentés par le représentant de Mundus maris, suivi de la représentante de la FAO-Rome, qui a procédé à la présentation du Projet Nansen. Cette deuxième présentation est d’intérêt capital pour le déroulement du séminaire dans la mesure où une partie de cette séquence a été consacrée à l’approche éco systémique pour les pêches telle que conçue par le Projet Nansen d’une part et les « principes clés » de l’autre.

Suite à cela, Aliou Sall est revenu pour présenter les différents éléments constitutifs de la valise pédagogique. Il s’en est suivi une discussion entre les présentateurs et les participants. Les différentes interventions des enseignants ont permis d’apporter les éclaircissements de la part de Mundus maris et de la FAO-Nansen sur les outils proposés dans la valise pédagogique.

Aussi, ce premier échange sous forme de questions-réponses, a été intéressant pour recueillir les observations pertinentes des participants sur les outils proposés.

Il en est ainsi – entre autres - de la demande exprimée par les enseignants pour une amélioration de la règle de poisson pour laquelle ils suggèrent que les poissons soient apposés sur la règle en couleur réelle pour que les élèves puissent mieux les identifier.

Cette suggestion a aussi été fait lors de l'atelier au Sénégal.

De même, les deux posters contenus dans la valise ont fait l’objet de riches échanges avec les enseignants, qui ont proposé de légères modifications au niveau du contenu en vue de leur meilleure exploitation et valorisation en perspective des ambitions affichées par les enseignants dans le long terme, consistant à intégrer l’approche écosystémique pour la pêche dans le curriculum officiel.

Toutes les contributions ont été prises en compte par l’équipe d’experts composée du représentant du projet FAO-Nansen et de celui de Mundus maris, en vue d’une amélioration des outils.

Cependant, les améliorations définitives ne pourraient être envisagées qu’après le séminaire de validation des outils, prévus dans environs un mois, une fois les tests de ces outils réalisés sur le terrain, tant en classe qu’à l’extérieur (voir plus loin actions planifiées pour les test).

Après cette première journée plutôt consacrée à une mise à niveau sur l’approche Nansen et des explications relatives au contenu de la valise pédagogique, la deuxième journée a été réservée aux groupes de travail.

Les deux groupes avaient reçu au préalable des instructions, sur la base des cinq principes clés, qu’ils se sont bien appropriés, de revenir en plénière avec des propositions concrètes relatives à des messages précis et des exercices à envisager tant en classe qu’à l’extérieur.

Nous avons ainsi eu deux groupes dont l’un, animé par le représentant du projet FAO-Nansen et l’autre par le représentant de Mundus maris.

Au terme d’une bonne partie de cette deuxième journée consacrée aux travaux de groupes, les participants se sont retrouvés en session plénière avec les objectifs suivants (i) la restitution des travaux de chaque groupe d’une part et (ii) les propositions de la part des enseignants concernés, relatives aux exercices qu’ils entendent mettre en œuvre avec leurs classe dans la phase de test. Les actions planifiées à l’échelle des communautés concernées par le projet se résument globalement en ces termes :

Exercices en classe

    • Dessins (J'imagine)

    • Posters

    • Débats avec des intervenants extérieurs (experts pêche et vieux pêcheurs)

    • Contes sur la pêche

    • Chants

    • Théâtre

    • Rapports sur les observations extérieures (résultats des mensurations et des statistiques collectées)


Exercices / observations à l’extérieur

    • Mensurations (débarcadères, usines exportatrices, marchés locaux de poissons)

    • Collectes de données statistiques sur la pêche (débarcadères, services des pêche, centre de recherche).

Les commentaires et propositions d'essais relatifs aux cinq principes clés à mettre en oeuvre dans les semaines à venir étaient assez similaires entre les deux groupes de travail.

Cliquez pour voir la description de leur programme (en anglais):
Groupe 1 - Groupe 2.

Avant de conclure l'atelier, tous les participants ont été invités à exprimer leur appréciation globale.

La répartition des voix entre les smileys suggère que le contenu de l'atelier et de la valise pédagogique a été unanimement apprécié et que les participants aborderont la phase de test à l'école sur une bonne note.

Les photos sont d'Aliou Sall, sauf si indiqué autrement.


Revoir les premières expériences

Le bilan des premières expériences avec l'utilisation des kits pédagogiques ont eu lieu dans deux ateliers organisés par Aliou Sall avec tous les enseignants.

L'atelier à Hann, au Sénégal, a eu lieu le 19 et 20 mai rassemblant deux enseignants chacuns de l'école primaire Kayar 1, le Collège d'enseignement moyen (CEM) de Kayar, l'école Khadim, l'école primaire Montagne 1 et le CEM - les trois derniers étants situés à Hann.

L'atelier de restitution en Gambie prit place à Serrekunda, le 26 et 27 mai 2012 avec deux inspecteurs scolaires et deux enseignants de chaque école ayant participé dans les tests.

Ils étaient issus des écoles Gunjur Lower Basic, Gunjur Upper Basic, Immaculate Lower Basic Gunjur, Tanji Lower Basic et Serrekunda Lower Basic, respectivement.

Au cours des discussions intensives tout au long des 2 week-ends les enseignants revenaient systématiquement sur leur expérience en classe et lors des excursions, discutant des différents outils pédagogiques, un par un. Avec de légères variations, l'évaluation convergeait considérablement entre les participants des activités pilotes.

  • En résumé, les enseignants ont trouvé que le document d'orientation sur les méthodes et les approches est utile dans la mesure où il propose une structure dans laquelle il présente une explication et un contexte informatif pour chacun des cinq principes-clés de l'approche écosystémique de la pêche suivie de propositions pour des exercices en classe et hors de la classe. Toutefois, les enseignants ont suggéré de simplifier la partie explicative et de réduire le nombre d'images, en particulier ceux de nature plus conceptuelle.

  •  L'affiche du projet EAF-Nansen représentait deux situations, une pêche indésirable avec des engins destructeurs conduisant à la régression sociale sur la côte et un autre, acceptable, montrant de prospères paysages côtiers. Le poster a été acceptée à l'unanimité comme une aide visuelle utile sur une base permanente.

  •  Les règles de poissons ont été utilisés à grand effet, déclenchant la surprise et aussi beaucoup de réflexions nouvelles parmi les élèves et les mareyeuses des sites de débarquement ou des marchés. Cependant, comme déjà signalé dans l'atelier de mise en route, les silhouettes des poissons doivent être remplacés par des images en couleur pour faciliter l'identification des espèces. Les noms scientifiques n'ont pas été jugés nécessaires pour la version finale du mètre à poissons (voir la version d'essai pour le Sénégal, à gauche).

  • Les enseignants ont recommandé de cesser l'utilisation du poster avec les canettes - une variation sur la règle de poissons en utilisant une canette de soda pour la comparaison de taille dans le cas où les règles de poissons, plus chers, n'étaient pas disponibles. Ils ont fait valoir le fait que ce serait une manière implicite de promouvoir l'utilisation des canettes de boissons gazeuses non durables et donc un risque d'envoyer un mauvais message par inadvertance.

  • L'affiche montrant les composants-clés de l'écosystème sénégambien n'a pas été suffisamment comprise et nécessite une explication un peu plus approfondie. Rendre plus visible dans la version finale les espèces de poissons utilisées sur le mètre à poissons permettrait d'accroître l'intégration des différents outils pédagogiques et d'en renforcer mutuellement l'utilisation. Il est également prévu d'étendre la simple affiche à une représentation -avant/après la sur-pêche- afin de transmettre l'effet de dégradation sur l'écosystème de manière plus intuitive. Le message-clé ici est qu'un écosystème marin bien structuré et fonctionnel, c'est un peu comme un compte en banque: la plupart des ressources ont besoin de rester dans la mer afin de produire un haut 'intérêt' stable.

La narration d'histoires et les dessins imaginaires ont été utilisés à bon escient dans l'application des notes d'orientation. Les enseignants ont regretté, toutefois, de ne pas avoir eu suffisamment de temps pour aller plus loin dans l'exploration et l'utilisation des matériaux disponibles. En particulier plusieurs scripts pour le théâtre et le jeu de rôles ont été élaborés, mais n'ont pas encore été finalisés, compte tenu des créneaux horaires disponibles limités pour la poursuite de ce travail supplémentaire. Le niveau d'acceptation de l'approche globale était élevé et les enseignants se sont engagés dans une planification détaillée sur comment distribuer les éléments appropriés des messages et approches éducatifs à travers le programme scolaire, en vue de poursuivre l'expérience en 2013.

Ils ont unanimement demandé de poursuivre la collaboration et aussi d'œuvrer en faveur d'un l'équipement supplémentaire pour combler leur fracture numérique et améliorer l'environnement d'enseignement pour obtenir de meilleurs résultats d'apprentissage pour les enfants.

 


Les ecoles Gunjur Lower Basic School et Gunjur Upper Basic School mènent le projet EAF-NANSEN à bien.

Deux écoles de Gunjur ont fait équipe pour faire avancer les travaux supplémentaires en utilisant le kit pédagogique élaboré par Mundus maris dans le cadre des activités pilotes AEP-Nansen.

 

À l'école Gunjur Lower Basic, les enseignants, M. Baboucarr Jatta et M. Malang Jabang, ont continué à utiliser le kit d'enseignement au cours des exercices en classe et en dehors des observations au cours du mois de juin et aussi en partie durant la première semaine de juillet.

Le même a été fait par M. Soulay Jobe et M. Saine Alaji à l'école Gunjur Upper Basic. Ils ont réalisé le plan d'action, adopté par tous les enseignants et les inspecteurs à la fin mai durant l'atelier de validation, lors de la phase initiale d'essai de la valise pédagogique.

Les exercices en classe consistaient en 3 types :

i) des dessins imaginaires sur l'intégrité de l'écosystème et l'approche de précaution dans les cours d'art et d'artisanat,

ii) des textes et rapports commentés sur l'excursion et sur le principe-clé en ce qui concerne l'approche de précaution, tous les deux pendant le cours d'anglais, et

iii) des jeux de rôles dans le cadre des études sociales et de l'environnement (SES).

Au cours des excursions, des enquêtes ont été menées sur la base d'un questionnaire préparé par les enseignants avant d'immerger les élèves dans l'ambiance des sites de débarquement. Les fichiers utilisés ont été retravaillés par les élèves avec l'aide des professeurs après les deux visites de terrain organisées par l'école.

Comme dans les autres écoles, l'affiche AEP-Nansen illustrant les opérations de pêche non-souhaitables et acceptables afin de démontrer les cinq principes-clés de l'approche écosystémique de la pêche a été utilisée régulièrement pour des exercices en classe. Une autre affiche, illustrant spécifiquement les éléments-clés de l'écosystème marin sénégambien, a servi à promouvoir la compréhension de la façon dont les espèces marines interagissent les unes avec les autres et pourquoi il est important de garder l'équilibre du système et d'éviter l'élimination de certaines espèces, par exemple, à cause de la sur-pêche.

Ces deux outils sont considérés comme un matériau de base utilisé au moins deux fois par semaine. Les écoles ont bénéficié de la collaboration et du soutien actif de M. Alieu Touray, directeur du Centre communautaire des pêches à Gunjur, M. Janko Cessay, directeur adjoint pour la pêche, et M. Musupha Jassey de la cellule de vulgarisation des statistiques du siège du Département des pêches à Banjul.

L'inspecteur des écoles, M. Jallow, est venu à Gunjur le 26 juin 2012 pour suivre l'expérience. Il a passé son temps entre Gunjur et Tanji étant donné que les communautés sont proches les unes des autres. M. Jallow a donné ses impressions sur l'ensemble du processus dans une interview.

Les observations de terrain ont été faites au cours de deux excursions, consistant à mesurer des poissons au niveau du site de débarquement de Gunjur. Deux sessions ont également été organisées dans la salle de conférence du Centre communautaire des pêches de Gunjur pour écouter une conférence de spécialistes et de fonctionnaires de la pêche, suivie par une session de questions-réponses avec les élèves.

Du point de vue de l'enseignant, ces interactions avec les élèves sont très importants, car ils donnent aux enfants des éléments intéressants pour s'engager dans des exercices en classe plus tard, par exemple axées sur le principe-clé "d'améliorer la science". Les deux écoles ont décidé d'organiser conjointement leurs déplacements sur le terrain en louant deux bus. De cette façon, ils ont obtenu la collaboration des personnes responsables des ressources de l'administration des pêches.

Comme dans les autres écoles, les observations sur le terrain (mesurer les poissons, compiler les résultats des sondages et des entrevues menées par les élèves avec les parties prenantes rencontrés lors des voyages) ont été valorisés et exploités une fois de retour dans la salle de classe soit pour les rapports, soit pour commenter les textes. Ce type d'exercice ont été conduits et supervisés également par des enseignants des autres écoles participantes, soit dans le cadre du SES ou lors du cours d'anglais.


Les activités de l'ecole Lower Basic de Serrekunda en juin et juillet 2012

par Bolong Touray et Lansana Touray

L'école Lower Basic de Serrekunda a volontairement participé à des actions pilotes menées en avant par Mundus maris et commanditées par la AEP-Nansen / FAO. Suivant le plan d'action convenu entre les écoles à la fin du mois de mai lors de l'atelier de restitution, juste avant la fin de l'année scolaire, nous avons mis en œuvre ce qui suit:

Dans les exercices en classe :

Pendant la première semaine et la troisième semaine de juin 2012, nous avons organisé des exercices de groupe dans la bibliothèque de l'école de Serrekunda. Les exercices sont de plusieurs sortes:

i) des dessins imaginaires sur l'intégrité de l'écosystème et l'approche de précaution dans les cours d'art et d'artisanat,

ii) des textes et rapports commentés au cours d'anglais sur l'excursion et sur le principe-clé en ce qui concerne l'approche de précaution, et

iii) quelques questions-réponses entre les enseignants et les élèves en utilisant les deux affiches de la valise pédagogique (voir les photos relatives à l'exercice à l'école Lower Basic de Serrekunda).

Une pièce de théâtre, qui a d'abord été jouée par les élèves au cours de l'atelier de validation, a été améliorée et finalisée, avant d'être présentée fin juillet à un public plus large, plus de 4000 élèves de la communauté scolaire.

Nous avons développé un stock de matériaux disponibles avec le professeur principal, tels que: des fichiers utilisés pour les enquêtes au cours des observations extérieures, des dessins et enfin des rapports effectués par les élèves donnant leurs impressions après la visite sur le terrain.

 

Pendant tout le mois de juin, nous avons fait de notre mieux pour nous assurer que tous les élèves ont bien compris les cinq principes-clés sur l'approche écosystémique des pêches (AEP) et sont désormais capables d'interpréter correctement l'affiche AEP-Nansen.

Dans le cours de études sociales et environnementales (ESE), les élèves ont donc été invités à venir au panneau et de démontrer sur place ce qu'ils avaient appris. Cette approche vivante et dynamique est considérée par les élèves comme une occasion pour échapper au stress des examens.

La première et deuxième semaine de juillet ont été choisies par les inspecteurs scolaires afin d'établir une première évaluation globale des processus et des réalisations. Les inspecteurs voulaient suivre le processus avant la fermeture des écoles à la fin juillet.

Il est important pour l'inspecteur de développer sa propre opinion des activités pilotes, afin de les communiquer au Ministère de l'Éducation pour l'évaluation annuelle accordée à chaque école. Dans ce contexte, la participation à des projets pilotes est considérée comme une valeur ajoutée importante pour les écoles (voir l'interview de l'inspecteur).

Dans les excursions:

Brufut a perdu son ancien rôle dans les pêcheries à la suite d'un rapide et impressionnant processus d'urbanisation (auberges, hôtels et résidences occupant progressivement le bord de mer). Compte tenu de la longue distance à parcourir de Serrekunda à Tanji et Gunjur, les excursions de l'école Lower Basic de Serrekunda furent organisés dans les marchés locaux de Serrekunda et Bakau.

Nous avons également facilité les discussions entre les enseignants, les élèves et les scientifiques en provenance du siège du Département de la pêche à Banjul.

Compte tenu de nos contraintes de transport, nous nous retrouvons toujours avec des exercices en classe. En fait, à part les deux affiches fournies dans la valise pédagogique, la principale source d'inspiration pour les exercices étaient les données recueillies dans les excursions et reçues des agents/officiels de l'administration de la pêche et des mareyeuses, en utilisant également les règles pour poisson (voir modèle à gauche).


Au cours de sa dernière mission de surveillance en Gambie, le coordonnateur a rencontré M. Jallow, inspecteur des écoles gambiennes en charge du suivi des activités pilotes. Aliou Sall a voulu recueillir l'évaluation de M. Jallow sur la façon dont les écoles participantes ont réalisé les exercices jusqu'à présent, maintenant que l'année scolaire est sur le point d'être terminée, à la troisième semaine de Juillet. Les appréciations de M. Jallow ont été enregistrées à travers l'interview ci-dessous.

MM-Q: Monsieur Jallow, depuis le début des tests sur la valise pédagogique dans le cadre du Projet FAO - AEP-Nansen, donc depuis le premier séminaire du 28 et 29 avril 2012, vous suivez de près la mise en œuvre. Après le deuxième atelier, qui s'est tenu à l'École Serrekunda pour la validation des différents outils fournis par le projet, je reviens en Gambie en vue de recueillir des commentaires supplémentaires concernant la mise en œuvre de la phase pilote. J'ai déjà conversé avec les enseignants des écoles concernées. Maintenant, étant donné votre rôle d'inspecteur chargé de la surveillance du processus, je voudrais avoir votre point de vue sur la signification et la réalisation de l'initiative.

 

R: Le projet nous a apporté, de manière générale, une valeur ajoutée importante pour le programme, et en particulier pour le sujet des ESE [= études sociales et environnementales]. En fait, comme beaucoup de nos élèves viennent de communautés de pêcheurs (si l'on tient compte de ceux de Gunjur et Tanji), nous sommes censés être concernés par les questions liées aux ressources marines et côtières. Les questions liées aux ressources marines et côtières devraient être ciblées dans le cadre des cours tels que les ESE et les sciences. En fait, les ESE possèdent un noyau central. Sur la base de cette première appréciation, nous pouvons dire que le projet arrive à point nommé. Les enseignants, et donc les élèves, consomment du poisson sur une base quotidienne, mais n'étaient pas au courant des questions relatives à l'écosystème marin actuel. Ceci est remarquable, en particulier pour ceux qui viennent de Gunjur et Tanji, où la pêche et l'agriculture sont à la base des moyens de subsistance. Moi-même, étant Gambien, je mange du poisson tous les jours, mais je n'ai fait attention ni à la variété des espèces, ni à leurs différents noms. Quelque chose que nous trouvons très étonnant, c'est que, avant de commencer ce projet, la grande majorité des enseignants et des élèves de Gunjur et de Tanji n'avaient jamais été sur les sites de débarquement dans le but de mesurer les poissons et d'interagir avec les agents du Département des pêches et avec les scientifiques.

MM-Q: Dans ce cas, vous avez eu l'occasion d'assister à plusieurs exercices dans le cadre de vos missions de contrôle, comment avez-vous apprécié l'engagement des enseignants?

R: Étant donné que le projet nous apporte un concept et des outils sur les questions qui nous préoccupent - dans le cadre des communautés de pêche et/ou en tant que consommateurs - vous pouvez dès lors comprendre pourquoi les enseignants, les élèves et même le ministère de l'Éducation est enthousiaste d'accueillir ce projet. Ce n'était pas un problème pour le mettre en œuvre en Gambie, en raison de l'existence des ESE, dans le cadre de notre programme scolaire. C'est vraiment une valeur ajoutée importante pour nous d'appliquer le concept d'écosystèmes marins dans les ESE. Je suis vraiment impressionné par la façon dont les élèves se sont tous engagés au cours des exercices en classe ainsi que lors des observations extérieures. Si nous avions les moyens nécessaires, tous les élèves aimeraient participer dans les visites pédagogiques à l'extérieur. Mais c'est déjà un bon début d'avoir quelques groupes impliqués dans le processus. J'espère qu'à terme, le projet sera élargi à d'autres groupes. Les groupes que j'ai vus à certaines séances de travail sont impressionnants par leur dynamisme. Le ministère de l'Éducation se félicite de l'initiative parce que le gouvernement gambien a donné la priorité aux questions environnementales dans leur programme d'études.

 

MM-Q: En tant qu'agent d'exécution pour le Projet FAO-AEP-Nansen, dans ce contexte, Mundus maris est honoré d'apprendre que ce projet présente un intérêt pour le programme d'éducation gambien. Mais au-delà de ces réalisations intéressantes, peut-on savoir quelles limites et contraintes avez-vous identifiés dans la mise en œuvre de cette phase, de votre point de vue à titre d'inspecteur en charge de la surveillance pour le compte du Département de l'éducation, et quelles sont les perspectives pour l'avenir?

R: Les principales contraintes que j'ai remarqué et que nous devons surmonter, si nous voulons atteindre les résultats escomptés, sont de trois types.

Tout d'abord, il restait peu de temps disponible pour finaliser les tests avant la fin de l'année scolaire. En même temps, les enseignants ont dû prendre des dispositions avec leur horaire déjà chargé, notamment avec les examens, qui ont lieu entre la première et la troisième semaine de Juillet. Il était donc difficile pour eux d'y incorporer le projet, mais je me rends compte qu'ils ont fait du bon travail, en dépit des contraintes de temps.

Deuxièmement, de nombreux exercices n'ont pas été pleinement documentés, en raison du manque d'équipements audio-visuels au bon moment. Je suis sûr que si tous les enseignants étaient équipés (au moins) d'appareils photo numériques, les organisateurs du Projet FAO-AEP Nansen pourraient apprécier d'avantage les efforts fournis entre juin et juillet, après la phase de test initiale. J'espère qu'à l'avenir, et dès l'année scolaire prochaine, nous réussirons à obtenir certains équipements, au moins un appareil photo numérique par école et par inspecteur, dans la mesure où les activités doivent être imaginés comme un processus à long terme. En fait, les principes AEP-Nansen doivent être intégrés et mis en pratique à tout jamais dans le curriculum.

Le troisième type de contrainte est liée à la mobilité, qui n'est pas toujours évidente, au moment d'aller sur le terrain, pour les observations à l'extérieur. Nous apprécions tout type de soutien fourni par le projet afin de permettre la tenu de deux séminaires et l'organisation de plusieurs visites sur le terrain, mais il devrait être important que nous obtenions un fonds de soutien afin de commencer les exercices tôt au début de la prochaine année académique, et d'avoir la possibilité de tenir un séminaire, après chaque année scolaire, afin de pouvoir faire une évaluation interne à l'attention du Département, parce que nous avons l'ambition d'étendre cette expérience à d'autres écoles de la Gambie.

Enfin, il y a une question importante et inquiétante sur laquelle nous devons travailler. Il s'agit du problème de l'électricité. A part l'école primaire élémentaire Serrekunda, aucune des écoles impliquées dans le projet dispose d'un approvisionnement en électricité. L'école primaire élémentaire de Gunjur possède un panneau solaire qui est tombé en panne mais qui peut être réparé rapidement. Donc, dans la mesure où la Gambie seule est concernée, peut-être les enseignants et les élèves se débrouilleront pour gérer ce manque d'électricité. Mais, si le projet a pour objectif de développer la collaboration et la synergie avec les écoles gambiennes, et d'offrir un meilleur accès à d'autres ressources sur le web, il sera important de réfléchir ensemble à comment fournir des panneaux solaires pour les écoles, même si c'est juste dans le but d'offrir une bonne communication par internet entre les écoles et le projet basé en Europe, au siège de la FAO. Dans mon esprit, nous devons faire des efforts dans ce sens. Je suis convaincu que nous devons travailler sur une stratégie visant à équiper ces écoles avec des panneaux solaires, au moins pour le fonctionnement d'un ordinateur dans chacune des écoles participantes. Pourquoi ne pas essayer de mobiliser les organismes de financement à Banjul avec l'aide du Projet AEP Nansen-Mundus maris?

MM: Monsieur Jallow, merci d'avoir partagé avec nous cette évaluation.


L’appréciation des expériences entre juin et juillet 2012 est faite entre le directeur de l'école primaire Kayar 1, M. Ndiaye, et le coordinateur, Aliou Sall, en occasion de deux missions effectuées dans le courant de juillet. M. Ndiaye est aussi l’un des enseignants participant activement aux activités pilotes. Des échanges entre le directeur de l’école et le coordonnateur, sont sortis les points saillants suivants, à savoir :

Au niveau de l'approche et de la stratégie choisie

On note une particularité au niveau de l’école Kayar 1 en ce qui concerne la démarche adoptée pour la mise en œuvre des activités pilotes.

 

Alors que dans les autres écoles - tant en Gambie qu’au Sénégal – seules les deux classes expérimentales de chaque école partie prenante sont engagées pleinement dans les exercices, pour l’école primaire Kayar 1, le directeur de l’école, en collaboration avec son staff et les parents d’élèves, a pris l’initiative d’élargir le projet AEP-Nansen à tous les niveaux, à savoir du CI au CM2. Donc les exercices ayant eu lieu (dont certains prévus jusque vers le 4 août 2012) ont concerné tous ces niveaux. Cinq enseignants supplémentaires, en plus du directeur M. NDIAYE, on été impliqués. Chacun des 5 messages clé a été assigné à un enseignant. Les cinq autres enseignants sont M. Samba BA (pour l’Intégrité de l’écosystème), M. Aliou FALL (Amélioration de la recherche), M. Saliou SOW (approche de précaution), M. Samba FAYE (Elargir la participation) et Mme. Moussou DEMBÉLÉ (Approche multisectorielle). On notera au passage que le directeur de l’école, en même temps un des deux enseignants de l’école impliqués dans le projet, a une longue expérience avec les programmes (d’ONGs internationales et d’institutions publiques) portant sur la sensibilisation sur les questions environnementales.

La mobilisation sociale est considérée par l’École 1 de Kayar comme un préalable pour la réussite du projet. En effet, de l’avis du directeur, la réussite connue par la phase pilote est à mettre à l’actif de l’adhésion des acteurs sociaux à chaque fois qu’ils sont sollicités. La mobilisation de ces acteurs sociaux - en dehors des cadres et agents de l’administration des pêches sur place - doit sa réussite à l'approche adoptée par l’équipe pédagogique. Elle a défini trois vecteurs–cibles, censés non seulement s’approprier le projet, mais aussi en être les relais d’opinion au sein de la communauté. Pour y arriver, l’équipe pédagogique s’est appuyée sur trois groupes qu’elle dénomme les trois audiences, à savoir : (i) ceux qui n’ont aucune idée sur le concept de l’environnement et sa réalité, encore moins de façon ciblée sur l’AEP et les écosystèmes marins ; (ii) ceux qui sont relativement avisés ; et enfin (iii) l’audience constituée des chefs coutumiers et des délégués de quartiers qui ont un rôle important joué traditionnellement au niveau de médiations sociales.

Concernant les activités proprement dites et les acquis

a. Les exercices en classe

Chaque classe est sub-divisée en 5 groupes de travail pour les besoins des exercices. Cette approche est maintenue même pour les observations extérieures. Les exercices ont porté sur les 5 « principes clé » dans les cours suivants :

Dessin : Quelques pièces de dessins au crayon, appelées « dessin argumentatif », ont été réalisées, avec une grande priorité accordée au principe clé « Intégrité de l’écosystème ». Le message sur lequel les élèves ont travaillé est le suivant : « Détruire la mer, c’est commettre un génocide écologique ».

Français : Pendant le crédit horaire accordé au français, les élèves ont réalisé des poèmes sur les 5 principes clé, dans la partie de ce cours dénommée « expression écrite » ; la perspective étant de faire un recueil de ces poèmes, une fois qu’un nombre suffisant seraient sélectionné.

Arts scéniques : Plusieurs castings sont en encore en cours. Cependant, l’école a produit un sketch qui s’est inspiré des deux affiches fournies par le projet (poster du projet AEP-Nansen et poster sur l’écosystème sénégambien). Pour mémoire : La partie sénégalaise n’avait pas le guideline complet et l’affiche AEP-Nansen à temps pour l'atelier de démarrage. Mais dès que ces éléments étaient disponibles – notamment en anglais pour la Gambie - le coordonnateur du projet a pris l’initiative d’aider les enseignants sénégalais à s’approprier de ces éléments basiques et importants de la valise pour combler le gap entre les deux pays. Il s’est mobilisé auprès de toutes les écoles en organisant des sessions de mise à niveau pendant le mois d'avril. Aussi, il s’est appuyé sur les deux enseignants des deux CEM (messieurs DIOP basé à Kayar et SARR à Hann, qui ont un bon niveau en anglais et qui ont continué à donner un appui à la demande des autres enseignants).

Le sketch était tant intéressant qu’une chaîne locale de TV communautaire, appelée la chaîne 8 de Kayar, l’a filmé (copie de ce sketch sera négociée auprès du réalisateur pour les besoins du rapport). En plus de ce sketch, les élèves en ont produit un autre dont le casting porte sur trois séquences : (i) Qu’est–ce que c'est l’environnement marin ?; (ii) Quelle est la différence entre un environnement sain et un environnement malade ?; (iii) Quelles nouvelles approche et vison à l’égard de l’environnement ?

Faute de moyens audio-visuels appropriés, les élèves ont pris quelques passages avec les téléphones mobiles disponibles, mais qui ont des limites tant au niveau des capacités de stockage qu’au niveau de la qualité des images. Le directeur de l’école a promis au coordonateur, lors de la dernière visite de ce dernier sur le site, de récupérer le maximum d’images auprès des élèves, en vue d’un montage pour une meilleure valorisation de leur travail.

Hearing / audition : L’une des plus intéressantes initiatives innovantes entreprises lors des activités pilotes était l’organisation d’une audition au sein de l’école pour laquelle, l’équipe pédagogique a invité quelques pêcheurs de la communauté de Kayar reconnus pour leur solide maîtrise des principales vicissitudes connues par l’environnement marin au cours des dernières années. Agés de 55 à 60 ans, ces pêcheurs étaient venus faire des témoignages auprès des jeunes sur la dégradation rapide des écosystèmes, qu’ils ont pu observer à travers les années. Entrés très jeunes dans la pêche (à partir de 12 ans, voire moins dans certaines familles, à 15 ans au plus tard) leur riche expérience cumulée au fil du temps leur a permis de donner un tableau comparatif de la situation des années 1970 à nos jours. En plus de la dégradation des ressources marines en général, ils se sont appesantis en partie sur certaines espèces emblématiques qui, soit sont devenues rares, soit ont complètement disparu. Cette sorte de conférence a été une première opportunité donnée à des personnes d’un certain âge à parler à leurs petits enfants (des photos prises avec les moyens de bord vont être récupérées pour les besoins du rapport).

 

Ce fut une opportunité offerte pour l’éveil d’une mémoire collective au profit d’une sensibilisation de la jeune génération. M. Ndiaye explique le contexte dans lequel évolue le travail de l'école : « S’il est vrai que l’éducation environnementale est encouragée et décidée par les autorités publiques, nous n’avons pas de programme défini de manière précise et formelle. Nous avons un réceptacle favorable et nous devons créer ce programme sur la base de notre propre initiative et en fonction des outils que nous trouvons. Pour cette raison, les outils mis à notre disposition par le projet AEP-NANSEN vient à son heure et constitue une importante plus value pour nous. Actuellement, comme école pilote bénéficiant aussi du projet pilote mis en œuvre par la République de Corée (projet Sankoré), je n’ai aucun problème dans la mesure où j’intègre au fur et à mesure les outils fournis par le projet NANSEN dans mon logiciel fourni par le projet».

Concernant l’approche méthodologie relative aux exercices, voilà le processus utilisé :

  1. Observations extérieures par les élèves, après préparation du terrain par les enseignants ; cette phase de première immersion est la première occasion donnée à l’élève encore jeune pour se poser des questions et commencer à se faire des hypothèses ;

  2. De retour en classe, le maître l’aide à formuler sa pensée, car il a encore des limites ;

  3. Vient après la phase de classement, phase à travers laquelle, on l’aide à structurer et à analyser sa pensée.

Ce qui revient à d’autres termes au processus suivant : Faire une expérience, classement des idées, théorisation, synthèse et évaluation, qui doit déboucher sur la proposition de solutions. Donc, il s’agit au finish – pour chaque problème ou enjeu posé – d'aider les élèves à identifier le problème, d’en définir les causes et enfin de proposer des solutions. Selon M. Ndiaye, ce processus doit être visible à travers les exercices, que ce soit des dessins, des sketchs, des textes commentés ou autres. Ce sont des réalisations de la part des élèves, qui peuvent oui ou non attester de leur parfaite appropriation des principes clé et des messages, qui en découlent.

b. Les observations extérieures

Concernant les exercices en dehors des classes, les principaux points forts à retenir sont comme suit :

Phase de préparation : Les enseignants préparent le terrain en faisant les contacts nécessaires auprès des acteurs à visiter. Les posters sont des outils très utiles pour la préparation des observations, qui se font dans le crédit horaire intitulé « sortie pédagogique ».

Outils : Les outils de collecte de données sont de diverses formes :la règle de poisson, le questionnaire pour les enquêtes, interviews et enregistreur. Dans des cas, pour la prise de vue, recours aux services payés d’un photographe local ou d’un vidéaste.

Profils des acteurs rencontrés : Equipe de gestion de l’Aire marine protégée (AMP) de Kayar, agents du Service départemental des pêches de Kayar, Association de pêcheurs et de mareyeurs actifs, Pencs ou abris de rencontre des vieux pêcheurs à la retraite.

Contraintes rencontrées et perspectives en vue d'une amélioration des acquis

 

Avec toutes les perspectives accordées par l’introduction de l’AEP dans le curriculum, l’équipe de Kayar 1 a identifié de contraintes de plusieurs ordres, qui ont retardé la mise en œuvre de la phase pilote, tel qu’elle l’aurait souhaité, à savoir :

Plan administratif et sociopolitique : Le Sénégal vient de sortir d’une paralysie du système scolaire, qui a duré presque 7 mois. C'est pourquoi il n’y aura pas de vacances scolaires pour les élèves et enseignants du secondaire. Cette crise n’a pas épargné le cycle primaire. Les exercices planifiés ont été limités pour sauver l’année, car il a fallu faire des cours de rattrapage pour les élèves. Il n'a avait donc pas assez de temps pour exécuter tout le planning de la première phase.

Moyens logistiques : L’initiative de la coopération sénégalo-coréenne va permettre une exploitation plus efficace des outils et supports (audio, écrits mis à disposition par le projet AEP-NANSEN). Cependant, les enseignants restent convaincus qu’ils doivent œuvrer – quitte à s’approcher de la coopération coréenne ou d’autres acteurs de la coopération – pour s’équiper en appareil numérique efficace, à défaut d’une vidéo-caméra qui permettra de documenter à temps toutes les expériences en cours. Ils ont sérieusement regretté de n'en disposer pas jusqu'ici. Ils ont, sous ce registre, soulevé aussi l’impératif à aménager un coin de leur bibliothèque, où devrait être disponible une documentation (y compris les supports virtuels) consacrée à la thématique des écosystèmes marins et des initiatives en cours pour la restaurer, telle le projet AEP-NANSEN.

En outre, soucieux d’assurer un retour au profit des élèves et surtout dans le but de leur montrer qu’ils ont fait un travail utile, les enseignants entendent valoriser le travail de ces jeunes. Ils menant les activités suivantes : (i) Recueil des meilleurs dessins argumentatifs réalisés au cours de l’année et organisation d’un concours inter-classes. Les dessins retenus seront recueillis dans un document comme document de base de la bibliothèque ; (ii) Recueil des meilleurs poèmes pour la bibliothèque ; (iii) Mise en place progressive d’une galerie, qui serait alimentée par les photos prises lors des exercices. L’objectif est de constituer progressivement une base de données et de supports, qui pourraient faire l’objet d’une exposition itinérante à travers d’autres écoles. Ils pourraient être exposés lors d’évènements majeurs, telle que la Journée mondiale des océans, le 8 juin de chaque année.


Dans le cadre du suivi des activités pilote du projet FAO - EAF-Nansen, Aliou Sall a recueilli au mois de juillet 2012, à l’instar de ce qui s’est fait avec d’autres écoles en Gambie et au Sénégal, les propos de M. Magueth Diop. M. Diop est le directeur de l'école Khadim à Hann et activement impliqué dans les tests d'insertion de l'approche écosystémique à la pêche (AEP) dans le curriculum de l'école. Il nous livre ses impressions à travers l’interview ci-après :

MM-Q : Monsieur Diop, que représente l’AEP dans le travail d’éducation environnementale, que vous avez commencé à faire depuis quelques années pour participer à une meilleure prise en compte de cette dimension à travers votre programme ?

R : A n’en pas douter, l’approche écosystémique constitue un moyen efficace pour informer et sensibiliser les écoliers, les communautés et les pouvoirs publiques sur la protection des mers et des océans. Il s’agit pour nous d’une voie obligée pour la préservation de l’écosystème marin. Les 5 principes ont chacun leur importance. Ceci dit, le principe clé portant sur l’intégrité de l’écosystème qu’il faut préserver, a eu un effet grandiose inattendu pour nous enseignants et les élèves. Nous sommes tous d’une communauté de pêcheurs et ainsi, nous avons commencé à considérer la baie de Hann, eu égard à son degré de pollution, comme un voisin malade. Ceci a été intégré d’ailleurs dans le sketch, que nous avons présenté au concours départemental des écoles que nous avons remporté avec un trophée.

Même si on s’en arrêtait là, nous pensons qu’il s’agit d’un acquis important. En effet, ce projet, avec les outils mis à notre disposition – notamment les deux posters qui nous ont beaucoup aidé dans nos différents travaux avec les élèves – a permis de faire un travail de sensibilisation même en dehors du cadre de notre communauté. Mais surtout le projet a permis un travail de prise de conscience collective lors de la présentation du sketch dans trois lieux différents, comme quoi la Mer n’est pas seulement constituée d’eau. Il ne faut occulter le fait que la mer est constituée, pour les gens qui n’en ont pas la possibilité de découvrir la diversité de la faune et de la flore qui y vivent, d’eau uniquement.

MM-Q : Y’a –t-il d’autres impacts enregistrés au niveau des élèves qui ont participé depuis quelques mois à ce travail ?

 

R : Vous savez, l’application d’une telle approche permet de mettre surtout en exergue les relations intimes, qui existent entre les hommes et les écosystèmes marins. A travers notre expérience à l’école Khadim et dans les communautés des pêcheurs de Hann en considérant la baie de Hann et ses eaux comme des voisins gravement atteints, on perçoit chez les uns et les autres une détermination farouche à ne ménager aucun effort pour les guérir.

MM-Q : On sait que depuis quelques années, vous vous êtes fait remarquer, comparés à d’autres enseignants, par la priorité que vous accordez traditionnellement au théâtre pour l’éducation environnementale. Peut-on savoir ce que l’AEP vous a apporté dans ce domaine précis ?

R : Au niveau des élèves, l’approche écosystémique a considérablement contribué au renforcement de leur expression artistique et orale en enrichissant leur vocabulaire. Elle aiguise aussi leur curiosité intellectuelle et les prépare à devenir de futurs ambassadeurs de l’écosystème marin et surtout des pêcheurs. Les approches écosystémiques se traduisent aussi par le développement du sens de tous et de chacun en intégrant les notions de développement durable (préservation des milieux marins et protection des alevins).

MM-Q : Avez- vous autre chose à ajouter ?

R : Enfin, je peux dire que les outils mis à disposition par le projet, telle que la règle, ont permis aux élèves d’acquérir des compétences, qui vont continuer à se développer dans le cadre des cours de sciences et d’observation, tout en contribuant à enrichir leur vocabulaire, sur la base de nouveaux concepts scientifiques, jusque là réservés à une certaine élite de chercheurs. On est dans un réel processus de popularisation des outils de la science en ce qui concerne l’océanographie en général et la pêche en particulier. Aussi, la collaboration naissante entre les jeunes écoliers d’une part et les gestionnaires des pêches et les scientifiques de l’autre à travers les sorties pédagogiques, constituent une des conditions pour des synergies concrètes. Cela doit déboucher sur des actions multiformes susceptibles de faire aimer, respecter et surtout protéger les mers et les océans, qui sont traditionnellement une réserve inestimable de nourriture pour tous les habitants de la planète terre, y comprises les générations futures. Ce rôle d’approvisionnement en biens doit être préservé par une gestion responsable et durable des écosystèmes dans leur intégrité.

MM-Q : Avez-vous observé quelques problèmes, de nature mineure ou majeure qui pourraient constituer quelques contraintes dans vos efforts à intégrer l’AEP de manière durable dans votre programme d’enseignement ?

R : Il y’a eu des problèmes liés à la crise scolaire, qui ont fait que nous n’avons pas eu assez de temps à accorder aussi bien pour les tests que pour la mise en œuvre de la suite. Sinon, on aurait enregistré davantage de résultats et de produits (surtout les pièces de sketchs) que nos partenaires européens du projet pourraient valoriser dans leurs sites ou revues en ligne. Mais nous allons relancer dès l’ouverture prochaine.

Il y’a aussi un autre type de problème d’ordre logistique. Aujourd’hui, nos écoles sont démunies et cela se traduit par le manque d’un minimum tel que l’accès à l’informatique de manière plus ou moins régulière. L’accès aux TICs serait aussi d’un appui considérable pour permettre à nos élèves de construire des réseaux avec écoles en Europe, surtout ceux de la partie francophone. Enfin, j’aurai aussi souhaité que ce réseau naissant d’écoles participant au projet puisse être accompagné pendant la phase de 18 mois, afin de pouvoir asseoir un réseau solide qui pourrait voler de ses propres ailes dans 24 mois. Mais ceci demande la facilitation de réunions de capitalisation périodique dans la phase de 18 mois prévus pour la phase pilote.

MM : Je vous remercie Monsieur Diop.


Acquis, problèmes rencontrés et perspectives de la phase pilote

 

 

A l’instar des autres établissements impliqués dans le projet, l’école Hann Montagne 1 a mené des activités tant en classe que dans le cadre des sorties pédagogiques. L’école Hann Montagne 1 a préféré de consacrer le temps imparti avant les vacances scolaires à des exercices au niveau des cours d’observation, de français et d’éveil, de même que dans les sorties pédagogiques. En effet, l’enseignant leader du projet au sein de cet établissement, M. Mamadou Ndiaye, de concert avec le deuxième enseignant, M. Ndiaye Sall, préfère attendre la reprise des cours en septembre-octobre 2012, pour réaliser une pièce en perspective. Ils entendent intégrer les 5 principes clés de l'approche écosystémique des pêches (AEP) dans cette pièce. Ils sont effet très inspirés de l’expérience de l’école Khadim, qui a tenu à exploiter en même temps les 5 principes–clés dans la pièce, qui leur a fait gagner le concours scolaire théâtral du Département académique de Dakar.

Au niveau de cet établissement, avant d’en venir aux exercices proprement dits, une initiative innovante a été prise par les deux enseignants. Il s’agissait de faire une collecte de données auprès des différents départements de la mairie, afin de faire une présentation des différentes activités qui supportent le budget municipal et de par là, permettre aux élèves d’apprécier l’importance de la pêche pour le développement local. En ce qui concerne les exercices proprement dits, ils ont porté sur (i) des dessins au crayon (ii) des rapports d’observation et (iii) des textes commentés dans le cours de français. Tous ces exercices ont été réalisés d’après un processus à trois étapes.

Exercices en classe et à l'extérieur

 

Dans un premier temps, il y’a eu une préparation en terme de rappel en classe des 5 principes clés de l’AEP par les deux enseignants, suivi d’un passage à tour de rôle des élèves invités par les enseignants à passer au tableau pour montrer qu’ils s'étaient bien appropriés le contenu des posters : le poster de Nansen confrontant une situation de pêche utilisant l'approche écosystémique et l'autre n'en respectant pas et l’autre poster montrant l’écosystème Sénégambien.

La préparation prévoyait de répondre à des questions préparées à l’avance par l’enseignant.

Ensuite, dans le cadre du crédit horaire accordé aux sorties pédagogiques, les enseignants ont fait trois visites de terrain auprès des acteurs suivants : Département des Pêches et associations diverses de mareyeurs et pêcheurs présentes sur le site de débarquement de Hann.

 

C’est enfin, après cette exploitation des posters en classe, suivi des observations extérieures sur site que les enseignants aménagent les temps nécessaires selon les tranches horaires accordées ça pour la tenue des exercices en classe sous les formes suivantes : textes commentés en français, dessins et rapports rédigés par les élèves sur la base des observations faites à l’issue des visites de terrain, par exemple pendant une séance de reporting à même la plage.

Pour les travaux en classe, parmi les 5 principes clés de l’AEP, l’école Montagne 1 s'est concentrée sur les trois principes que sont l’intégrité de l’écosystème, l’approche de précaution et enfin l’amélioration de la recherche. Ils ont mis l’accent sur la réalisation de dessins relatifs à l’intégrité de l’écosystème et des mensurations sanctionnées par des rapports de la part des élèves qui font état d’un non-respect généralisé des tailles minimales autorisées. En outre, ils ont travaillé la problématique à travers des textes commentés dans la cadre du cours de français et de la rédaction dans le cadre des sciences d’observation.

 

En ce qui concerne les sciences d’observations, les enseignants de Montagne 1 ont accordé une grande importance à l’initiation des jeunes élèves à la biologie et à l’écologie des principales espèces de poissons pêchés et commercialisés au Sénégal explicant aussi la règle de poisson.

Concernant la préparation, M. Mamadou Ndiaye, enseignant leader, répondant pour le projet se charge des préalables en faisant les contacts nécessaires auprès du Département des Pêches, des associations membres du GIE (Groupement d'intérêt économique) inter-professionnel chargé de l’exploitation du quai de débarquement de Hann et des techniciens du laboratoire chargé du contrôle de qualité à même le quai de débarquement de Hann. Il faut noter que ces différents acteurs n’ont ménagé aucun effort pour aider à la réussite des sorties pédagogiques. Les agents des services des pêches ont fait preuve d’une disponibilité sans faille. Pour les actions effectivement réalisées pendant ces observations extérieures dans la tranche horaire sorties pédagogiques, il y’a eu notamment (i) les mensurations (ii) les séances d’échanges entre les élèves et les agents en service au niveau du département des pêches de Hann, chargés des statistiques (iii) les rencontre avec les associations de pêcheurs et de mareyeurs.

Les contraintes rencontrées et les perspectives

 

Les principales contraintes rencontrées selon M. Mamadou Ndiaye sont : Premièrement, il déplore le peu de temps accordé par le projet. Le temps aurait été suffisant dans les conditions normales, mais avec la crise scolaire connue par le Sénégal d’octobre 2011 à février 2012, les enseignants ont été souvent obligé d’organiser des cours de rattrapage pour arriver au terme du programme initialement prévu dans le curriculum officiel. Ils veulent investir très tôt dès l’ouverture de la nouvelle année scolaire pour la mise en œuvre des activités prévues dans leur plan d’actions.

Deuxièmement, il faut négocier avec le Ministère de l’éducation de manière conventionnelle l'intégration des principes de l'AEP dans le curriculum. Il est vrai qu’on peut continuer de faire ce travail qui ne peut qu’être apprécié par les autorités publiques, mais une formalisation serait mieux. Cela pourrait se faire, selon M. Ndiaye par la tenue d’une réunion entre les enseignants du réseau existant entre Kayar et Hann d’une part et les autorités de tutelle qui représentent le Ministère de l’éducation.

 

Troisièmement, il reconnaît et apprécie le fait que le projet aie mis à leur disposition les conditions pour se réunir (tenue des ateliers) et aider dans la mise en œuvre des exercices en classe et des observations extérieures. Cependant, pour pouvoir exécuter l’intégralité des actions inscrites dans la plan d’action, il faudra trouver des moyens d’accompagnement dans un contexte où les écoles manquent de tout. Il s’agit là de besoins réels qu’il faudra financer pour accompagner les initiatives en cours et/ prévus mais qui ne budgétisés nulle part. Outre une appui pour la papéterie et des photocopies, il faudra un minimum d’équipement informatique.

M. Ndiaye : « Nous sommes dans une école où il n’y pas un seul ordinateur ; ne parlons d’accès à internet pour nos élèves et nous-mêmes en tant qu’enseignants. Avec le Centre socio–culturel, nos élèves et nous-mêmes avions la possibilité d’accéder à internet moyennant une contribution symbolique, mais depuis un bon moment, ce cyber communal est fermé. Il nous fait presque 3 ou 4 kilomètres pour prétendre trouver un cyber et encore quel cyber vu la promiscuité des cybers les plus proches et la lenteur des connexions due à la vétusté des équipement qu’ils utilisent ?  L’accès à un minimum dans le domaine de l’informatique est un préalable, si nous voulons réussir ce projet. Avec mes collègues enseignants, nous devons voir ensemble comment lever ce défi. »


Valise pédagogique - Téléchargements

Les bonnes pratiques dans l'enseignement: Les phases du processus d'évaluation

Kit pédagogique sur l'approche écosystémique des pêches destiné aux écoles primaires et secondaires en Afrique de l'Ouest:

Guide de l'enseignant sur les méthodes et les approches

Cahier de l'élève

Affiche AEP-Nansen

Affiche de l'écosystème sénégambien: grande taille (A1), petite taille (A4)

Règle du poisson pour le Sénégal

Fiche de suivi et d'évaluation de la satisfaction des enseignants

Fiche de suivi et d'évaluation pour l'apprentissage évaluation des élèves

Fiche de suivi et d'évaluation pour les inspecteurs scolaires

 

Des ressources supplémentaires:


FAO, 2005. La mise en pratique de l'approche écosystémique des pêches. Rome, FAO

AEP-Nansen dépliant du projet: Le gestionnaire des pêches et de l'approche écosystémique des pêches

AEP-Nansen brochure du project: Renforcement de la base de connaissances et la mise en œuvre d'une approche écosystémique des pêches maritimes dans les pays en développement

UICN, 2011. «Cahier des connaissances - A la découverte de l'environnement marin et côtier de l'Afrique de l'Ouest», préparé dans le cadre du Programme d'éducation régional de l'environnement (PREE)

Commission européenne, 2005. Reconstituer nos écosystèmes marins, protéger notre avenir. Brochure sur les principales conclusions du Symposium international sur les pêcheries maritimes, écosystèmes et sociétés en Afrique de l'Ouest: un demi-siècle de changement. Dakar, Sénégal, 24-28 juin 2002. 24 pages.

FishBase, l'encyclopédie mondiale sur tous les poissons (peut être recherché aussi avec des noms locaux dans différentes langues et avec de nombreux autres critères de recherche. Il propose également l'identification des poissons, des quizz et bien plus encore)

SeaLifeBase, l'encyclopédie mondiale sur les organismes marins non-poisson (peut être même cherché à FishBase)

Un nouveau site Web offre des informations d'analyse au travers de l'indexe de la santé de l'océan. L'indexe traite les personnes et la nature comme parties intégrantes de l'ensemble. [en anglais]