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Acquis, problèmes rencontrés et perspectives de la phase pilote

 

 

A l’instar des autres établissements impliqués dans le projet, l’école Hann Montagne 1 a mené des activités tant en classe que dans le cadre des sorties pédagogiques. L’école Hann Montagne 1 a préféré de consacrer le temps imparti avant les vacances scolaires à des exercices au niveau des cours d’observation, de français et d’éveil, de même que dans les sorties pédagogiques. En effet, l’enseignant leader du projet au sein de cet établissement, M. Mamadou Ndiaye, de concert avec le deuxième enseignant, M. Ndiaye Sall, préfère attendre la reprise des cours en septembre-octobre 2012, pour réaliser une pièce en perspective. Ils entendent intégrer les 5 principes clés de l'approche écosystémique des pêches (AEP) dans cette pièce. Ils sont effet très inspirés de l’expérience de l’école Khadim, qui a tenu à exploiter en même temps les 5 principes–clés dans la pièce, qui leur a fait gagner le concours scolaire théâtral du Département académique de Dakar.

Au niveau de cet établissement, avant d’en venir aux exercices proprement dits, une initiative innovante a été prise par les deux enseignants. Il s’agissait de faire une collecte de données auprès des différents départements de la mairie, afin de faire une présentation des différentes activités qui supportent le budget municipal et de par là, permettre aux élèves d’apprécier l’importance de la pêche pour le développement local. En ce qui concerne les exercices proprement dits, ils ont porté sur (i) des dessins au crayon (ii) des rapports d’observation et (iii) des textes commentés dans le cours de français. Tous ces exercices ont été réalisés d’après un processus à trois étapes.

Exercices en classe et à l'extérieur

 

Dans un premier temps, il y’a eu une préparation en terme de rappel en classe des 5 principes clés de l’AEP par les deux enseignants, suivi d’un passage à tour de rôle des élèves invités par les enseignants à passer au tableau pour montrer qu’ils s'étaient bien appropriés le contenu des posters : le poster de Nansen confrontant une situation de pêche utilisant l'approche écosystémique et l'autre n'en respectant pas et l’autre poster montrant l’écosystème Sénégambien.

La préparation prévoyait de répondre à des questions préparées à l’avance par l’enseignant.

Ensuite, dans le cadre du crédit horaire accordé aux sorties pédagogiques, les enseignants ont fait trois visites de terrain auprès des acteurs suivants : Département des Pêches et associations diverses de mareyeurs et pêcheurs présentes sur le site de débarquement de Hann.

 

C’est enfin, après cette exploitation des posters en classe, suivi des observations extérieures sur site que les enseignants aménagent les temps nécessaires selon les tranches horaires accordées ça pour la tenue des exercices en classe sous les formes suivantes : textes commentés en français, dessins et rapports rédigés par les élèves sur la base des observations faites à l’issue des visites de terrain, par exemple pendant une séance de reporting à même la plage.

Pour les travaux en classe, parmi les 5 principes clés de l’AEP, l’école Montagne 1 s'est concentrée sur les trois principes que sont l’intégrité de l’écosystème, l’approche de précaution et enfin l’amélioration de la recherche. Ils ont mis l’accent sur la réalisation de dessins relatifs à l’intégrité de l’écosystème et des mensurations sanctionnées par des rapports de la part des élèves qui font état d’un non-respect généralisé des tailles minimales autorisées. En outre, ils ont travaillé la problématique à travers des textes commentés dans la cadre du cours de français et de la rédaction dans le cadre des sciences d’observation.

 

En ce qui concerne les sciences d’observations, les enseignants de Montagne 1 ont accordé une grande importance à l’initiation des jeunes élèves à la biologie et à l’écologie des principales espèces de poissons pêchés et commercialisés au Sénégal explicant aussi la règle de poisson.

Concernant la préparation, M. Mamadou Ndiaye, enseignant leader, répondant pour le projet se charge des préalables en faisant les contacts nécessaires auprès du Département des Pêches, des associations membres du GIE (Groupement d'intérêt économique) inter-professionnel chargé de l’exploitation du quai de débarquement de Hann et des techniciens du laboratoire chargé du contrôle de qualité à même le quai de débarquement de Hann. Il faut noter que ces différents acteurs n’ont ménagé aucun effort pour aider à la réussite des sorties pédagogiques. Les agents des services des pêches ont fait preuve d’une disponibilité sans faille. Pour les actions effectivement réalisées pendant ces observations extérieures dans la tranche horaire sorties pédagogiques, il y’a eu notamment (i) les mensurations (ii) les séances d’échanges entre les élèves et les agents en service au niveau du département des pêches de Hann, chargés des statistiques (iii) les rencontre avec les associations de pêcheurs et de mareyeurs.

Les contraintes rencontrées et les perspectives

 

Les principales contraintes rencontrées selon M. Mamadou Ndiaye sont : Premièrement, il déplore le peu de temps accordé par le projet. Le temps aurait été suffisant dans les conditions normales, mais avec la crise scolaire connue par le Sénégal d’octobre 2011 à février 2012, les enseignants ont été souvent obligé d’organiser des cours de rattrapage pour arriver au terme du programme initialement prévu dans le curriculum officiel. Ils veulent investir très tôt dès l’ouverture de la nouvelle année scolaire pour la mise en œuvre des activités prévues dans leur plan d’actions.

Deuxièmement, il faut négocier avec le Ministère de l’éducation de manière conventionnelle l'intégration des principes de l'AEP dans le curriculum. Il est vrai qu’on peut continuer de faire ce travail qui ne peut qu’être apprécié par les autorités publiques, mais une formalisation serait mieux. Cela pourrait se faire, selon M. Ndiaye par la tenue d’une réunion entre les enseignants du réseau existant entre Kayar et Hann d’une part et les autorités de tutelle qui représentent le Ministère de l’éducation.

 

Troisièmement, il reconnaît et apprécie le fait que le projet aie mis à leur disposition les conditions pour se réunir (tenue des ateliers) et aider dans la mise en œuvre des exercices en classe et des observations extérieures. Cependant, pour pouvoir exécuter l’intégralité des actions inscrites dans la plan d’action, il faudra trouver des moyens d’accompagnement dans un contexte où les écoles manquent de tout. Il s’agit là de besoins réels qu’il faudra financer pour accompagner les initiatives en cours et/ prévus mais qui ne budgétisés nulle part. Outre une appui pour la papéterie et des photocopies, il faudra un minimum d’équipement informatique.

M. Ndiaye : « Nous sommes dans une école où il n’y pas un seul ordinateur ; ne parlons d’accès à internet pour nos élèves et nous-mêmes en tant qu’enseignants. Avec le Centre socio–culturel, nos élèves et nous-mêmes avions la possibilité d’accéder à internet moyennant une contribution symbolique, mais depuis un bon moment, ce cyber communal est fermé. Il nous fait presque 3 ou 4 kilomètres pour prétendre trouver un cyber et encore quel cyber vu la promiscuité des cybers les plus proches et la lenteur des connexions due à la vétusté des équipement qu’ils utilisent ?  L’accès à un minimum dans le domaine de l’informatique est un préalable, si nous voulons réussir ce projet. Avec mes collègues enseignants, nous devons voir ensemble comment lever ce défi. »