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Valoriser les connaissances scientifiques auprès des écoles et promouvoir l’expression des jeunes relatives à l’environnement marin

Pour une dynamique interactive entre scientifiques et lycéens pour la durabilité des Mers à travers les yeux de l’art - Un rêve devient réalité

Du 14 au 16 avril 2010, s’est tenu à l’Hôtel Océan à Dakar, Sénégal, un atelier portant sur les changements climatiques et de ses incidences probables sur le milieu et les risques que cela peut constituer pour les communautés côtières et d'autres, déjà soufrant des effets d'une surexploitation accrue des ressources marines et côtières. L’un des objectifs visés par les organisateurs à l’issue de cet atelier était de pouvoir proposer des scénarios de gestion d’ici l’horizon 2050. Pour voir les posters d'invitation cliquez ici - (atelier) - (programme jeunesse).

Le WorldFish Center, avec son siège en Malaisie, avait contacté Mundus maris pour voir quel type de contribution nous pouvions apporter à cet atelier qui regroupait plutôt des scientifiques et administrateurs ayant chacun une expertise dans le domaine soit de la gestion soit de la conservation des ressources halieutiques, y comprise la gestion des les Aires Marines Protégées.

Cette sollicitation était le résultat de l’appréciation de la vision et des objectifs de Mundus maris par le WorldFish Center depuis des échanges établis à l’occasion de la dernière conférence MARE à Amsterdam en juillet 2009. En effet, dans le cadre de cette conférence, Mundus maris a donné l’opportunité à des lycéens d’Europe (d'Allemagne et de la Belgique), d’Afrique de l’Ouest (du Nigéria et du Sénégal) et du Maghreb (du Maroc) de présenter leurs travaux traitant des la durabilité de nos relations avec la mer, des menaces posées à la mer et aux gens de la mer par la surexploitation des ressources marines et côtières, mais aussi la beauté des océans et de la vie marine. Ces œuvres ont fait l’objet d’une exposition dans l'Université d'Amsterdam où se tenait la conférence. Pour plus d'information cliquez ici.

D'autres activités similaires sont également à l’actif de notre initiative internationale. Ces activités se veulent innovantes afin d'ouvrir des champs alternatifs et complémentaires de pratique de 'conversations internationales' et de solidarité pour permettre aux jeunes

  • de rencontrer leurs paires vivants dans des pays et situations différents;

  • de se confronter avec des résultats de la recherche;

  • d'explorer, y compris d'une façon artistique, comment 'digérer' ces résultats scientifiques et les concilier avec leurs perceptions du cotidien et leurs aspirations pour l'avenir;

  • de mettre des jalons pour étendre la coopération internationale sur des problématiques concrètes de protection des mers et promotion des modes durables de vie

Nous avions donc proposé au WorldFish Center de baser notre contribution sur la participation de quatre élèves de l’école secondaire de Kayar pour qu'ils expriment leurs perspectives du futur au travers de tableaux sur toile.

Ainsi certains de ces toiles traitent d’un cauchemar que nous continuons à vivre depuis le dernier hivernage, à savoir les graves inondations connues par le Sénégal et qui seraient, selon certains experts, déjà une des résultantes du changement climatique ou au moins liés aux instabilités croissantes du temps.

Les autres tableaux traitent naturellement de la pêche et de la mer en général.

La spécificité de l’initiative, menée par Aliou Sall de Mundus maris pour cet atelier de Dakar, réside dans trois faits, à savoir:

  • cette fois-ci les élèves encadrés ont séjourné au village des arts pour réaliser des tableaux dont une partie sont des œuvres individuelles et l’autre partie des œuvres est faite par groupes de deux élèves promouvant le travail en commun – les images représentent différents moments du travail des élèves effectué sous la surveillance de l'artiste Samba Laye Diop (dans le manteau bleu de travail ci-dessus) et accompagné par un autre artiste (avec la caméra à droite) ainsi que le principal du CEM Kayar, Abibou Diop (à droite);

  • lors de la réunion des experts, les lycéens ont réalisé une fresque collective dans la même salle où se tenait la session plénière;

  • tous les tableaux ont été exposés dans la salle de conférence pendant toute la durée de l’atelier et des dispositions avaient été prises pour que chacune des délégations d’experts venues de l’étranger ont visité tour à tour l’exposition sous le guide des élèves qui ont expliqué les contenus (voir la photo ci-dessous, courtoisie Marie Caroline Badjeck, d'autres photos courtoisie Aliou Sall).

Les délégations d’experts présentes étaient du Ghana, de la Mauritanie, du Sénégal, de l’Allemagne et de la Tanzanie. Les organisateurs de l'atelier étaient le WorldFish Center (Malaisie), la GTZ (maintenant GIZ) et le ZMT (Allemagne), le CRDI (Canada) et le Quest-Fish (Royaume Uni).

En plus de toute cette dimension « évènementielle » esquissée ci-dessus, quelques faits marquants, et qui méritent d’être capitalisés, fondent notre avis comme quoi ce qui était « rêve » pour nous il y a quelques années, commence à devenir « réalité ».

En effet, l'interaction entre les lycéens et les scientifiques sur des questions relatives aux menaces auxquels est confrontée la Mer s’est concrétisée.

Cette interaction était particulièrement palpable lors de cet évènement de Dakar à travers (a) la descente en groupe au village des Arts avec les experts des cinq pays cités auparavant, les organisateurs, le représentant de Mundus maris, les lycéens et leur directeur; (b) la participation des élèves à certaines parties de l’atelier où ils ont eu à bénéficier de traduction de l’anglais vers le français, étant donné qu’il s’agit de francophones.

Pour plus d'information, contactez Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Le World Fish Center a publié un communiqué de presse suite à l'atelier. Ce communiqué résume les principaux résultats et reconnait les contributions de Mundus maris et des jeunes du village des pêcheurs de Kayar.

Pour plus d'information sur les résultats, lisez plus sur la page suivante.


Vision 2050: Changement climatique, pêche et aquaculture en Afrique de l’Ouest

Du 14 au 16 avril 2010, Dakar, Sénégal

Ce rapport présente les activités et les résultats de l’atelier Vision 2050: Changement climatique, pêche et aquaculture en Afrique de l’Ouest. Les objectifs de l’atelier étaient de discuter les questions critiques et les incertitudes auxquelles est confronté le secteur de la pêche et de l’aquaculture au Ghana, au Sénégal et en Mauritanie, d’élaborer des scénarios sectoriels pour 2050 et de discuter de l’implication de ces scénarios dans le contexte du changement climatique pour ces pays et la région ouest africaine.

Pendant l’atelier les participants ont été initiés aux méthodologies d’élaboration de scénarios. Ils ont d’une part identifié les forces motrices de changement et les ont classés en fonction de leur importance et de leurs niveaux d’incertitude. D’autre part, ils ont élaboré pour chaque pays quatre scénarios cohérents pour 2050.

Les scenarios ont soulevé quelques questions notamment : L’aquaculture peut-elle à la fois contribuer à la sécurité alimentaire et à la croissance macroéconomique nationale? Faut-il promouvoir les échanges régionaux ou favoriser l’accès aux marchés mondiaux? Comment le changement climatique va-t-il affecter les ressources halieutiques, en particulier les petits pélagiques comme les sardinelles, qui constituent une importante denrée d’exportation pour le Sénégal et la Mauritanie?

Les participants ont aussi évalué les implications des différents scénarios en termes de changement climatique et de recherche et développement dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture. Il a été convenu qu’il faut un effort régional ou sous-régional pour mieux intégrer la connaissance scientifique et mettre en place des politiques de pêches cohérentes. Il faut en plus une meilleure compréhension des impacts du changement climatique sur le secteur, avec par exemple, le développement des modèles couplés climat-pêche pour les principales pêcheries commerciales de la région. Les participants ont unanimement reconnu la nécessité de disséminer à grande échelle les méthodologies de planification stratégiques et des études prévisionnelles. En effet, on a reconnu l’opportunité de la pensée réflective et créative comme partie importante de la planification – en particulier la planification de l’adaptation – en vue du changement climatique.

Enfin, l’atelier a été une rare opportunité d’inclure dans une étude prévisionnelle des projets artistiques par des jeunes sur le futur du secteur de la pêche et des zones côtières comme thème d’exposition et de discussion (“Visions du futur : Que nous racontent les jeunes africains sur notre Océan ?”). L’autonomisation des jeunes sur les questions de changements climatiques et l’intégration de leurs besoins dans la planification de l’adaptation est essentielle puisque ce sont eux qui seront les plus affectés par les changements futurs.

Le rapport entier peut être consulté en cliquant ici.