Un entretien avec le Dr André Standing, Kenya

 

Q: Il y a actuellement un débat sur la crédibilité des systèmes d’éco-labellisation des pêcheries marines, en particulier le Marine Stewardship Council (MSC), qui est le principal organe de labellisation au niveau mondial. Ce débat est-il pertinent pour les pêcheries africaines?

 

R: La croissance des éco-labels en Afrique reste ‘en chantier’. La pêcherie chalutière en eaux profondes de merlu d’Afrique du Sud est la seule pêcherie marine a avoir obtenu le label MSC. Cependant, un nombre significatif d’autres pêcheries sont entrées dans le processus de labellisation, ou ont montré un grand intérêt à le faire. Cela va de la pêcherie de merlu en Namibie, à une association de bateaux thoniers en Afrique du Sud, en passant par la pêcherie de langoustes au Kenya et au large des îles Tristan de Cunha, la pêcherie crevettière tant du Mozambique que de Madagascar, et une pêcherie de poulpe en Tanzanie.

Depuis le tout début du MSC, des études indépendantes ont émis des objections, des experts arguant que le MSC a labellisé plusieurs pêcheries non durables. Il apparaît qu’une des causes principales de cette controverse est le risque inhérent de conflits d’intérêts au niveau de la procédure de labellisation du MSC. Des incitants commerciaux existent pour les organes de labellisation qui travaillent pour le MSC afin qu’ils octroient une évaluation favorable à leurs clients, et le MSC a lui-même un intérêt à ce que l’initiative prenne de l’ampleur.

Jusqu’à un certain point, les résultats biaisés et inappropriés des agences de labellisation peuvent être corrigés par des mécanismes d’examen par les pairs, et le MSC a développé et amélioré de tels mécanismes et procédures qui permettent à d’autres de contester des décisions prises. Le MSC est en fait bien plus responsable à ce niveau que d’autres initiatives d’éco-labels concurrentes. Mais il y a encore des problèmes dans la façon dont l’examen par les pairs est conduit par le MSC. La société civile peut ne pas avoir la capacité d’influencer les décisions des organes de labellisation et d’ainsi fournir le contrepoids nécessaire.

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Le débat sur la certification et les produits halieutiques durables en général est plus que jamais nécessaire.

Agritrade du CTA se fait porte parole du débat: