by Dietlind Jering

La conférence «Océans sains - écosystèmes productifs» (abrégée HOPE en anglais), a été organisée par la Commission européenne les 3 et 4 mars 2014 à Bruxelles, sous la direction du Commissaire de l'environnement Janez Potočnik.

Elle a été suivie par plus de 400 représentants de gouvernements, de groupes régionaux, d’universités, d’organisations de la société civile et des industries actifs dans la protection et la gestion plus durable des océans et des mers de l'UE.

Les participants ont évalué les progrès accomplis depuis l’adoption, en 2008, de la  Directive-cadre sur la Stratégie marine européenne. La Directive porte sur les pressions humaines dans le milieu marin et vise à accroitre sa résilience face aux changements climatiques et d'autres pressions anthropiques.

En fixant des objectifs de renommée internationale à l'horizon 2020, la Directive vise à établir puis à maintenir un bon état écologique du milieu marin. Elle est destinée à rendre opérationnel ce cadre à travers des actions spécifiques au contexte par les États membres de l'UE et les nombreux intervenants en faveur de mers saines. En fin de compte, la gestion saine des mers comme un bien public commun est une question de citoyenneté et de gouvernance démocratiquement légitimée.

 
La conférence a offert de nombreuses occasions de faire le point sur les défis et d'explorer les transformations nécessaires dans les modes de production et de consommation pour atteindre la santé des océans et des milieux productifs. Le flux plénier de la conférence a vu une succession de conférenciers venus d'Europe et d'ailleurs dans plusieurs sessions thématiques animées, entrecoupées par des discours rapides pour permettre aux projets ou organisations de présenter leur cause en 3 minutes. Des sessions parallèles en petits groupes sur les deux jours ont permis d'approfondir certains sujets techniques. Les pauses et les déjeuners de réseautage ont offert des possibilités supplémentaires d’échange.

Les discussions des parties prenantes sur l'état de l'environnement marin ont reconnu qu'il y avait des lacunes dans les connaissances et que la connaissance scientifique collective doit être augmentée et mise à la disposition de tous les citoyens. Plusieurs orateurs ont plaidé pour la nécessité de se pencher sur les impacts cumulatifs et de mieux comprendre la résilience, le capital naturel et les limites du système des mers régionales d'Europe, et leurs liens avec les océans de la planète.

Sur la base des preuves disponibles, il y avait un consensus sur la baisse importante des ressources marines à la suite de pressions excessives sur les mers et les océans européens. La surpêche, les méthodes de capture destructrices, la pollution et d'autres pilotes requièrent des mesures urgentes pour inverser leur état actuel.

Cela peut être fait, comme nous l'avions montré dans le passé, par le nettoyage des plages et généralement l’amélioration de la qualité des eaux de baignade à travers l’Europe, même si avec les tendances actuelles un bon état écologique ne va pas être réalisé en fonction des besoins et des objectifs internationaux existants.

À la fin, la conférence a adopté une déclaration d'espoir (Declaration of Hope), qui appelle à un arrêt de la perte de la biodiversité, pour une restauration des stocks de poissons, pour faire face au changement climatique afin de limiter l'acidification des océans, pour inverser eutrophication, et pour la lutte contre toutes les autres sources de pollution, en particulier les déchets marins. L'opinion majoritaire exprimée dans la déclaration met l'accent sur la nécessité de fixer des objectifs clairs à l'UE et au niveau international.

Le Professeur Laurence Mee, directeur de l'Association écossaise pour les sciences marines, a parlé de l'état désastreux des mers européennes. Il a conjugué l’art à la bonne science pour faire valoir l'ensemble du système impliqué dans les interactions avec la mer, en particulier sur le plan économique, qui a besoin d'être comprise et impliquée dans la transformation vers la restauration, afin d'atteindre un état sain et productif. Il a également prôné la mise en place de plus d’approches intégrées à l'avenir, qui incluraient une vision pour les personnes dans le cadre du système et entraîneraient une meilleure compréhension de la résilience, de notre «capital naturel» et des limites du système (sachant que nous vivons dans un dépassement écologique depuis plusieurs années, entre autres). La participation des citoyens sur un large front, nécessiterait des indicateurs auxquels les gens s'identifieront à des stratégies ainsi que leurs adaptations régionales. Il a envisagé «L’apprentissage par la pratique», une méthode clé pour réussir dans l'élaboration des formes compatibles de développement et de conservation, qui impliquerait également un cadre commun pour la planification spatiale marine.

Malheureusement, Lowry Evans, Directrice générale de la DG MARE, et Karl Falkenberg, Directeur général de la DG Environnement, ont convenu à la session de clôture qu'il n'était pas possible d'atteindre un bon état écologique d'ici 2020. Donc, nous sommes authorisé de nous demander ce que tous les acteurs responsables dans les Etats membres ont fait depuis le Sommet mondial sur le développement durable en 2002, qui a adopté le Plan d'application de Johannesburg comportant des objectifs assortis de délais pour 2015. Cliquez ici pour savoir plus de l'aperçu critique du Fisheries Secretariat sur la conférence.

Mundus maris a profité de la conférence pour élargir le réseau utile de contactes et attirer l'attention sur l'invitation ouverte aux jeunes citoyens et leurs écoles en Europe et dans le monde entier pour célébrer la Journée mondiale des océans 2014. L'initiative se déroule sous le patronage de Mme Maria Damanaki, membre de la Commission européenne chargée de la pêche et des affaires maritimes, de manière à inciter très tôt les gens à étudier et à protéger nos océans. Cliquez ici pour plus d'informations.