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Le moyen le plus efficace pour gérer la question de la pollution des déchets marins est d'en limiter l'apport, en changeant en premier lieu les méthodes et les comportements qui en causent l'apparition. Pour l'instant, environ seulement 3,5% du plastique généré dans le monde est recyclé, et a peu près 10% du plastique produit finit dans la mer chaque année (4). Cela signifie qu'a ce stade, il est probablement préférable de se concentrer sur le fait d'éviter de rajouter de nouveaux déchets plutôt que d'enlever ce qui s'y trouve déjà. En particulier les opérations de nettoyage coûteuses – par exemple les programmes de repêche des déchets qui compensent en envoyant des pêcheurs pour repêcher et collecter des détritus devraient être évités car ils ont probablement un impact négatif sur l’environnement marin a cause d'une surcapacité soutenue de flottes de pêche, de prises accessoires et de la consommation de carburant.

 

La conservation et l'élimination appropriée des déchets marins par les pêcheurs devrait devenir obligatoire et sans compensation, car à long terme ils recueilleront les bienfaits en même temps que chacun d'entre nous. La vérification des déchets statutaire pour tous les navires et la rétention et l'élimination de déchets pêchés par les pêcheurs commerciaux requièrent, bien sûr, une extension des installations portuaires de réception des déchets. Les ports et les pêcheurs ne sont pas les seuls qui doivent être actifs et qui nécessitent des installations de réception. De meilleures installations de collecte des détritus font souvent défaut en général sur les plages et dans nos environnements quotidiens. D'une manière générale, le nettoyage obligatoire, de meilleures installations de réception et d'applications de la collecte des déchets, de pair avec des programmes éducatifs précis pour le grand public et les intervenants impliqués devraient s'améliorer pour pouvoir changer notre comportement vis-à-vis des déchets.

Bien entendu, nous devons réduire la production d'immondices et éduquer les gens à ne pas pratiquer le dépôt sauvage, mais dans la plupart des pays du monde une certaine quantité de plastique échappera toujours aux filières d'élimination par défaut et se retrouvera dans la nature ou l’océan, d'où il ne peuvent vraisemblablement pas être collectés. De toute évidence, nous pouvons renverser ces tendances par une utilisation meilleure, ou moindre, de l'emballage plastique, par le développement de plastiques mieux conçus, un meilleur étiquetage et la promotion de produits des marchés locaux. Si nous pouvons acquérir du thon capturé sans prise accidentelle de dauphins, pourquoi pouvons-nous pas acheter des produits garantis sans plastique ou respectueux de l'environnement fabriqués à base de plastiques qui se convertissent a la fin de leur utilité en matériaux réellement biodégradables dans l'environnement ? Actuellement, il y a beaucoup de controverse en ce qui concerne les plastiques biodégradables et leur répartition efficace, principalement à cause du manque de régulations claires.

Un autre point critique qui nécessite une attention urgente est le débordement des égouts, une situation dans laquelle les immondices non traités sont renvoyés dans l'environnement avant d'avoir pu atteindre la station dépuration. Ils échappent ainsi au traitement des eaux usées, même là où les installations de traitement existent. Cela arrive surtout à cause de fortes pluies et parfois aussi par l'ouverture délibérée des valves. C'est le plus fréquent dans les villes avec une infrastructure souterraine obsolète -Paris, Londres, Stockholm, New York et Washington DC sont des exemples typiques de ce genre de lieux. L’agence U. S. de la protection de l'environnement estime qu'environ 40,000 cas de débordements ont lieu aux États-Unis chaque année. D'autres pays développés d'Europe, ainsi que le Japon ont une fréquence identique, voire supérieure, d'événements similaires.

Les économies émergentes continuent de déverser a peu près la moitié de leurs eaux usées sans traitement d'aucune sorte. Leurs débris incluent typiquement les déchets de rue, les eaux usées industrielles, les effluents domestiques, les eaux d'égout brutes et les déchets médicaux. Améliorer le fonctionnement, le stockage et l'efficacité des débordements d'égouts devrait efficacement limiter cette contribution. Malheureusement cela implique généralement des coûts d'infrastructure assez élevés, bien que la Chine à expérimenté avec succès la construction de zones humides moins coûteuses mais néanmoins efficaces, grâce à une coopération scientifique internationale.

Gestion du territoire

 

Beaucoup de pays font face à des obstacles significatifs concernant la prévention et le contrôle efficaces des déchets marins. Dans beaucoup de cas, des entraves financières, culturelles et d'ouverture d'esprit peuvent limiter le développement d'une volonté politique pour s’occuper du problème. Il ne s'agit typiquement pas d'un problème des pays développés ou de régions industrielles, même si des différences et pressions régionales peuvent laisser des empreintes différentes.

Un examen des déchets marins dans la région des mers d'Asie orientale a conclu que le problème des détritus maritimes semble particulièrement grave dans cette région, dû en partie au développement industriel et urbain massif dans la zone côtière, combiné à une croissance exponentielle et soutenue des activités navales desservant l'économie régionale en forte expansion, ainsi que l'actuel manque de prévention et de contrôle des déchets marins dans de nombreux pays limitrophes (6). Dû a la taille importante de l'industrie de la pêche et au manque de réglementation efficace, avec des prises illégales, non déclarées et non réglementées au plus haut niveau, du matériel de pêche perdu ou abandonné doit contribuer au problème dans les mers d'Asie orientale.

L’expérience des Caraïbes démontre que la gestion efficace des déchets en mer n'est d'autre qu'un problème d'organisation au sol, donc gérer la collecte des déchets sur terre est la plus grande part du problème. Un sondage pays par pays fût nécessaire pour influencer la politique et s'assurer que les déchets des navires et les installations de réception portuaires soient intégrés aux plans nationaux de disposition des détritus. Cela requiert une standardisation des charges et un changement de contrôle entre le port et l’État concerné. Ensuite, les installations de réception portuaires et les mécanismes de recouvrement des coûts doivent être introduits dans tous les États membres des Caraïbes pour que la mesure puisse être efficace.

Uniquement dans l'Union Européenne, nous jetons trois milliards de tonnes de déchets chaque année. Ça fait un total de 6 tonnes pour chaque homme, femme et enfant par an. La plupart de ce que nous jetons est brûlé dans des incinérateurs ou stocké dans des décharges (67%). D'ici 2020, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que nous pourrions générer 45% plus de détritus qu'en 1995 (7). Malheureusement, accumuler les déchets n'est pas une solution viable et les brûler est tout aussi insatisfaisant dû aux émissions et aux résidus polluants fortement concentrés.

L'exportation légale ou illégale de déchets vers les pays pauvres est devenu un vaste commerce en pleine expansion, les entreprises essayant de minimiser les coûts de nouvelles lois qui taxent les détritus ou requièrent le recyclage ou le traitement responsable des ordures dans le respect de l'environnement. Il est souvent plus coûteux d’incinérer ou de recycler en Europe que de tout mettre dans un bateau vers l’étranger. Il n'existe pas de contrôle adéquat pour ce genre de négoce et les voies de repli abondent. La tentation d'exporter des immondices est énorme, parce que le recyclage chez nous devient de plus en plus onéreux dû aux nouvelles lois environnementales européennes. De grosses quantités de détritus dans l'ensemble de l'UE échappent au traitement légal. Les déchets d'équipements électriques et électroniques (D3E), par exemple, sont souvent libellés comme des produits de seconde main, pouvant être légalement embarqués, alors qu'ils sont en fait destinés à être démontés.

(7)http://ec.europa.eu/environment/waste/index.htm