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Conclusion: la conservation des récifs implicant tous

Le système des Alata a incarné un nœud de relations de pouvoir technologique, social, religieux, économique et politique. Avec la civilisation de la nation moderne et indépendante, la culture Lau et son système des Alata sont en train de perdre les relations coutumières. La trésorerie de la pêche au filet pour la glacière rend les Alata inefficace à la conservation des ressources.

Pendant ce temps, la pêche au filet maillant par des individus avec leurs propres filets en nylon à petites mailles bon marché se répand dans le Passage. Les pêcheurs Fanalei ont attendu avec impatience ces petits filets maillants, suivant l'intérêt des élites nationales de Fanalei à apporter plus d'argent dans le village en promouvant la pêche au filet. Cependant, cette nouvelle technique de pêche destructive ne relève pas du domaine du système des Alata.

Le clan principal de Fanalei, propriétaire d’Alata et de terrains avec des arbres géants, obtient à travers des membres de l'élite nationale, des accès à des liquidités et crédits, à la différence des autres clans. Ils visent à réduire le risque de jalousie des autres clans. Ils ont donc partagé leurs ressources et certains pouvoirs acquis à travers l’acte de «nourrir les gens».

Du fait que le plan de leur clan pour la trésorerie de la pêche au filet à l’intérieur de l’Alata ne soit pas viable, ils ont toujours la possibilité de relancer l'Adi pour la pêche au filet - en parallèle à l’Adi pour collecter les coquilles - et mettre la pêche au filet de l’Alata sous contrôle local. Malheureusement, le nombre croissant de filets maillants individuels est au-delà de la portée du système coutumier des Alata. Cela pourrait limiter l'efficacité potentielle pour sauver les stocks du Passage du récif en réintroduisant un Adi pour la pêche au filet dans les Alata. 

Les récifs tout autour du Passage s’épuisent, la population est en hausse, et les conflits de pêche «Saltwater»-«Bush» augmentent. Mais Fanalei étant un village sous le contrôle d’un chef- au lieu d'accorder des largesses au nom du clan principal - pourrait éventuellement réinventer l'utilisation des Adi sur le passage. Fanalei pourrait intégrer des interdictions sur tous les filets-voleurs européens, grandes et petites, collectifs et individuels, à l'intérieur et à l'extérieur des Alata. Il faudrait pour cela des méthodes coutumières créatives de constitution et de contrôle des Lau de Walande et de la population croissante des pêcheurs «Bush» de Sa’a qui sont de plus en plus agressifs.

Une trésorerie de pêche durable du village, utilisant des Adi devrait être axée autour d'un nouveau contrôle local du Passage. Le succès nécessitera l’implication de tous les clans du village des Lau dans les décisions pour les interdictions de conservation et le partage des récoltes. Les Adi sur le passage peuvent obtenir la coopération et le respect si tous les clans sont persuadés que les Adi constituent des avantages pour leur bien-être économique, politique et social. La domination et l'intimidation des Ramo sont terminées.

Notez que la gestion en tant que concept et construction de la pêche dans les îles Salomon a été hiérarchique, sans application des règlementations comme la taille des mailles, s’appuyant sur des solutions économiques pour maîtriser la pêche dans le récif, comme à Fanalei. Jusqu'à présent, il n’y a eu aucun effort à l’intégration des croyances locales et de l'organisation sociale.

Des experts externes et les gestionnaires des ressources détiennent des notions sur les gens «traditionnels» et leurs pratiques de conservation. Beaucoup ont supposé que les pêcheurs locaux finiront par gérer leurs ressources pour la durabilité à long terme, si on les laisse à eux-mêmes mettre en place un système populaire de gestion, sans argent comptant pour les inciter à la surpêche.

Des questions critiques découlant de ces hypothèses nécessitent une profonde compréhension ethnographique. D'abord, nous reconnaissons qu'un système de régime coutumier n’est pas conçu localement tel que la gestion avec les concepts biologiques concomitants de cause à effet de la surpêche. Ensuite, nous cherchons des moyens d'encourager les habitants à travailler au sein de leur système coutumier reconnu. Le système des Alata, bien qu’inconscient, est comme un système de gestion qui peut encore contrôler l'accès aux ressources récifales locales, et pourrait même être étendu pour assurer la récupération des récifs. Le fait que les îles partagent les concepts biologiques des gestionnaires nationaux, sur la pêche intensive dans le récif provoquant la surexploitation - cause et effet biologiques - peut ne pas être impératif pour une gestion réussie. Les insulaires de Fanalei détiennent d'autres concepts pour la fécondité du récif dans un monde qui possède des esprits et rivalités pour rendre compte. Ce qui importe c’est la manière d’encourager les hiérarchies locales à utiliser leurs propres systèmes coutumiers de contrôle des récifs pour organiser et partager la conservation implicant tous et ses bénéfices.