
Quelques participants posent pour une photo de groupe : la professeure Stella Williams de Mundus maris (à gauche), à côté de Doe Antonio (diplômé de l’Université maritime régionale du Ghana), Phil Heyl (chef de projet à l’OMI), le Dr Felicia Chinwe Mogo (AFMESI), Sascha Weh (chef de division du Bureau de la paix à Bruxelles, UNITAR), Mme Olufunmilayo Olotu (analyste maritime indépendante et ancienne administratrice des ports de Calabar et de Lagos, Apaps/Chartered Institute of Logistics of Nigeria, CILT), Holger Grebmann (attaché militaire à l’ambassade d’Allemagne au Ghana), le contre-amiral Nuno Bragança (coordinateur du Centre atlantique) et le Dr Abdouralmane Dieng (chef de la Division de la sécurité régionale, Direction du maintien de la paix et de la sécurité régionale, Commission de la CEDEAO, Abuja)
Il s’agissait de la conférence 2025 du cycle annuel intitulé « Innovations et partenariats pour l’avenir », qui s’était tenue pour la dernière fois à Praia, au Cap-Vert. Parrainée par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, l’UNITAR, l’Organisation maritime internationale (OMI) et l’Atlantic Centre, la conférence, qui s’est déroulée début décembre dans la capitale du Ghana, a porté sur la Force opérationnelle maritime africaine coordonnée et les présences, ainsi que sur les moyens de protéger les infrastructures critiques et de garantir la confiance du secteur privé.
Plusieurs laboratoires d’innovation ont étudié, entre autres, la possibilité de transformer les déchets plastiques en carburant.
Un sujet majeur a porté sur la réforme de l’architecture de Yaoundé : progrès et perspectives.
L’objectif principal est de poursuivre le renforcement des capacités des différents centres du golfe de Guinée et d’intensifier la coopération opérationnelle (voir carte ici).

Stella Williams, Vice Présidente de Mundus maris asbl, et Nana Kweigyah, Président, l’Association des propriétaires de canoës et d’engins de pêche du Ghana (premiers à gauche), lors de leurs présentations intitulées : Pêche durable et innovations locales, le mercredi 3 décembre 2025.
La deuxième journée a mis l’accent sur les communautés, l’innovation et l’inclusion dans l’économie bleue, ainsi que sur d’autres aspects liés à l’investissement dans le capital humain et la coopération.
La professeure Stella Williams, vice-présidente de Mundus maris, est intervenue sur le thème « Durabilité des pêcheries et innovations locales ». Elle a introduit son propos en citant un rapport de recherche de Welch et al., auteurs de Global Fishing Watch (GFW), publié dans Science Advances en 2022. Ce rapport s’appuyait sur l’analyse de plus de 3,7 milliards de messages AIS relatifs à l’activité des navires de pêche entre 2017 et 2019. L’analyse a révélé plus de 55 000 incidents suspects de neutralisation intentionnelle dans des eaux situées à plus de 50 milles nautiques des côtes. Plus de 40 % des navires de pêche ont été promoteurs de tels incidents, masquant jusqu’à 6 % (plus de 4,9 millions d’heures) de leur activité.
L’Argentine, l’Afrique de l’Ouest et le Pacifique Nord-Ouest sont les trois zones critiques où l’incidence de la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN) est la plus élevée. La Commission sous-régionale des pêches (SRFC) a annoncé un partenariat avec GFW en avril 2024 et la Commission régionale des pêches du golfe de Guinée (COREP) a conclu un accord de coopération similaire en juin 2024. Ce partenariat prévoit notamment un soutien analytique pour la surveillance des navires et l’utilisation des outils de GFW pour la gestion des pêches.
Illustrant son propos par quelques exemples locaux supplémentaires, Stella a souligné que des progrès étaient en cours, mais qu’il restait encore beaucoup à faire et à coopérer, tant au niveau national que régional. Elle a insisté sur le fait que cette coopération devait aller bien au-delà des partenariats entre gouvernements et entreprises privées, étrangères et nationales, et impliquer les citoyens, les organisations de la société civile, les scientifiques et les jeunes afin de bâtir des solutions innovantes et plus solides, fondées sur un partage équitable des avantages. Ce principe a permis de mener à bien, après des années de négociations, un accord international majeur tel que le Traité BBNJ (Biodiversité dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale).
Les pêcheurs artisanaux, hommes et femmes, les commerçants de produits de la mer et les communautés côtières et autochtones directement touchées doivent être au cœur de la gouvernance marine et côtière et contribuer à la sécurité et à la prospérité humaines. Lorsque la pêche industrielle illicite, non déclarée et non réglementée (INN) fragilise les fondements écologiques et économiques de leurs moyens de subsistance, il n’est pas surprenant que cela ait des conséquences désastreuses. L’épuisement des ressources joue un rôle important pour un nombre croissant de personnes qui, ne voyant aucun avenir chez elles, entreprennent une migration irrégulière périlleuse.
The first successful step towards cutting harmful fisheries subsidies, which mostly go to industrial distance water fleets with high risks of IUU fishing, is the Fish 1 Agreement at the World Trade Organization (WTO). It entered into force on 15 Sept. 2025 after 2/3 of WTO members ratified it. Mundus maris is part of the civil society support to lay foundations to institutional reform for making fisheries sustainable by stopping harmful subsidies at the expense of local SSF and food security.
Pour voir la présentation complète, cliquez ici. Mundus maris défend la primauté des droits humains sur la sécurité humaine, en privilégiant une gouvernance inclusive plutôt qu’une militarisation quasi exclusive de la sécurité et en considérant a priori la migration comme illégale et criminelle. Or, les faits contredisent cette vision, même s’il est impératif de lutter contre les activités des bandes criminelles, notamment la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).