Co-créer l'avenir de la politique maritime?!

« Vivant au bord de la mer, j'ai été témoin des défis sociaux, économiques et environnementaux auxquels sont confrontées les populations côtières. Pour résoudre ces problèmes, nous devons travailler ensemble », souligne Maiken Bjørkan, coordinatrice du projet de recherche EmpowerUs (Institut de recherche de Nordland, Norvège). Quelques 16 organisations partenaires de Bulgarie, Chypre, Danemark, Finlande, Allemagne, Irlande, Espagne et Royaume-Uni ont mené des études de cas auprès de communautés côtières afin d'identifier les solutions permettant de mieux connecter ces communautés aux régions environnantes et aux économies nationales.

Au cours des trois années de recherche, chaque site du projet a bénéficié d'un financement pour cartographier les atouts du lieu, la propriété des terres et des moyens de production, le degré de partage des bénéfices au sein de la communauté, le type de gouvernance, la relation avec la mer et l'économie nationale (par exemple en termes de transport, d'infrastructures informatiques, de profils de compétences disponibles, de connaissances sur le lieu, son passé et celles pertinentes pour un avenir souhaitable).

La réunion finale du projet à Bruxelles a montré que, malgré leur diversité, les régions étudiées avaient en commun le souhait d'avoir davantage leur mot à dire dans la gouvernance, car celle-ci avait une incidence sur leurs conditions de vie et de travail. Le sentiment dominant était celui d'exclusion, car les consultations occasionnelles ne suffisaient pas à améliorer la justice distributive et à garantir la reconnaissance et la participation à long terme nécessaires pour façonner ensemble leur avenir.

Monica Veronesi (FAMENET) fait le point sur les activités de soutien menées au niveau local dans 18 pays de l'UE.

La recherche a clairement montré la nécessité de combler le fossé entre les principes globaux et les réalités locales. Le fil conducteur était d'établir un dialogue respectueux, la considération et le renforcement des capacités afin d'instaurer la confiance et l'autonomisation. Un changement dans la perception de soi et des opportunités était déjà palpable au fil des interactions entre le staff du projet et les membres des communautés. Certains exemples de solutions fondées sur la nature et étayées par des données probantes pourraient alimenter les notes d'orientation afin de guider les futures analyses, planifications et actions..

Ces observations ont été corroborées par le bilan des expériences acquises dans le cadre de la mise en œuvre d'activités soutenues par différents mécanismes relevant des politiques de la DG MARE. Les plus fructueuses ont été celles menées par quelque 300 FLAG, des groupes d'action locale répartis dans 18 États membres de l'UE. Chaque groupe a essentiellement élaboré une stratégie locale axée sur le territoire pour l'innovation, la mise en réseau, la planification et la mise en œuvre bottom-up du projet ainsi que la promotion des partenariats public-privé. Environ 10 % du financement provenait du FEAMP, mais d'autres sources étaient également disponibles.

Stephen Davies, représentant la DG MARE de l'UE, a présenté les grandes lignes du Pacte pour l'Océan, qui vise à réduire la fragmentation des politiques résultant des frictions entre des services et des instruments mal coordonnés. Les six piliers étaient encore en cours d'élaboration. Une consultation des parties prenantes est prévue en 2026 afin de rendre certaines dispositions générales plus concrètes et opérationnelles.

La table ronde réunissant des représentants d'autres projets de recherche complémentaires a souligné la nécessité d'une plus grande cohérence des politiques afin de réduire le gaspillage des ressources et d'agir sur la base des résultats de nombreux travaux empiriques et recherches. Une plus grande transparence, le recours au narratif et la consultation des parties prenantes ont été recommandés afin de susciter davantage d'engagement local et d'améliorer l'interface entre les réalités locales et les politiques de haut niveau, ainsi que l'interface entre la science et la politique.

Photo finale du groupe